Rebaptisés « promo crash test », les étudiants de sixième année de médecine étaient au bord de la crise de nerfs la semaine dernière à la suite du fiasco des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) blanches, organisées par le Centre national de gestion (CNG). Plusieurs photos de promotions de carabins des facultés de médecine de Grenoble, Nice, Toulouse, Lyon, Tours, Paris, Strasbourg, Caen, Rouen, Créteil, Rennes, Nantes ou Nancy ont circulé sur les réseaux sociaux pour témoigner leur exaspération.
« Le Quotidien » revient sur ces trois journées de galère, vécues de l’intérieur.
Temps perdu
« Ces ECNi n’avaient aucun intérêt pour nous, c’était pour tester leur logiciel ! », s’insurge un étudiant de Strasbourg au « Quotidien ». « Nous avons reçu un mail, mardi soir, nous indiquant que les épreuves de rattrapage prévues jeudi et vendredi, en cas de problème étaient annulées. Seule l’épreuve de lecture d’articles scientifiques (LCA) était maintenue le mercredi matin. Mais elle était raccourcie, un seul sujet au lieu de deux et une heure et demie de travail sur table ! » Surtout, tous les candidats ont reçu mercredi matin, au dernier moment, un mail les invitant à revenir l’après-midi pour une épreuve de dossier clinique progressif. « Il y a eu un problème d’organisation cette fois, apparemment des étudiants de Bordeaux et de Marseille n’avaient toujours pas reçu ce mail en fin de matinée ! Le CNG agite la carotte pour faire venir les étudiants, ce n’est plus de la colère mais du dépit, on se sent utilisés. On a vraiment l’impression d’être une promo crash test », raconte-il avec amertume.
L’impression d’être des cobayes
Alice, une étudiante d’Amiens, a également « la sensation d’être un cobaye ». Elle est toujours dans l’incompréhension après ces « trois jours de galère ». « On connaît l’existence de la réforme depuis 2011 (la réforme a été officialisée en mars 2013), mais pourquoi ont-ils attendu le dernier moment pour tester les ECNi à grande échelle ? On trinque alors que cela fait trois ans qu’on bosse, ces ECNi étaient motivants, nous aurions pu avoir des notes et un classement, je trouvais ça génial ! Mais je suis déçue ! J’ai l’espoir que les membres du CNG soient compétents, qu’ils n’oublient pas que ce concours détermine notre avenir, qu’on s’investit. On demande juste que le système soit opérationnel, afin d’éviter un facteur de stress en plus le jour des vraies ECN », témoigne-t-elle.
Ça ne rassure pas pour la suite
« Je n’étais pas hyperconfiante, je me doutais que ça allait planter. Mais je ne m’attendais quand même pas à ça ! Ça ne rassure pas pour la suite », reconnaît Agathe, une D4 de la faculté de médecine de Lille 2. « Lundi, au début de l’épreuve, les étudiants se marraient, mais on ne fera pas les malins en mars si ça replante et je ne vous parle pas de juin, ce sera la panique ! Les examens blancs sont importants pour les D4. J’espérais que ce test m’aide à gérer mon temps en fonction des épreuves. Cela ne changera pas le cours de l’année, car on est tous dans le même panier, mais c’est tout de même décourageant. J’ai également trouvé que nous avions été mal informés et le CNG, lui, donnait l’impression de vivre dans le monde des "bisounours". En revanche, la majorité des étudiants de Lille 2 ont participé à l’ensemble des épreuves, malgré la colère que nous ressentons tous », précise-t-elle.
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