Doyens, étudiants et spécialistes l'affirment : les ECN actuelles ont vécu et un système alternatif se dessine à court terme.
Missionnés par le gouvernement après le fiasco des ECNi 2017, Quentin Hennion-Imbault, ex-vice président en charge des études médicales à l'ANEMF, et le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, ex-président de la conférence des doyens, recommandent dans leur rapport définitif une refonte totale du second cycle des études médicales assortie de la suppression pure et simple des épreuves classantes nationales (ECNi) dès 2023.
La réforme envisagée est drastique. Les deux experts recommandent de remplacer les ECNi, classement général couperet « obsolète », par une régulation sous forme de « matching », système d'appariement algorithmique inspiré du Canada qui doit permettre de rapprocher de la façon la plus pertinente possible un étudiant d'un poste de l'internat grâce à un score basé sur un trépied : connaissances théoriques, compétences cliniques et relationnelles et projet professionnel du carabin reflété par son parcours étudiant et ses initiatives.
Les jeunes formuleraient des vœux pour candidater sur les différents postes d'internes ouverts. Après un classement, « un algorithme permet la répartition des étudiants sur les postes en fonction de l'adéquation entre les profils et les postes », lit-on dans le rapport.
Externat remodelé
Avant d'en arriver là, les jeunes seraient soumis à une évaluation des connaissances théoriques décomposée en deux phases : la première porte sur les connaissances clés, la seconde explore des savoirs approfondis et réclame un raisonnement clinique avancé. « Les composantes de l'épreuve de phase 2 sont pondérées de telle sorte que le score de cette épreuve soit différent pour chaque DES ou groupe de DES (filière) en fonction du profil de réussite de l'étudiant », détaille le rapport.
Quant aux compétences, elles seraient évaluées par l'examen clinique objectif structuré (ECOS), qui apprécie le savoir, le savoir-faire et le savoir être. Utilisant des jeux de rôle, la méthode consiste à reproduire des attitudes et aptitudes acquises au cours des stages afin de démontrer la capacité de l'étudiant à mobiliser ses compétences. La prise en compte du portfolio numérique d'apprentissage (PNA) est préconisée.
Enfin, vraie nouveauté, l'expérience individuelle et les initiatives personnelles (double cursus, engagement humanitaire, activité extra-universitaire, etc.) seraient valorisées. Ces expériences « font l'objet d'une traduction numérique pour alimenter des valences disciplinaires (DES ou groupe de DES) et professionnelles (modes d'exercices et valence non clinique) », note le rapport.
Les arbitrages ministériels sur la réforme du deuxième cycle et l'avenir des ECN sont attendus au début de 2019.
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