Florian Rodaro, interne en anesthésie-réanimation de 27 ans en deuxième année d'internat au CHU de Reims, a mis fin à ses jours. Le décès brutal a été annoncé le 29 février par le comité des internes de Reims Champagne-Ardenne (CIRC) sur sa page Facebook.
Dans un message partagé par le CIRC, le Pr Bach Nga Pham, doyen de l'UFR de médecine de Reims, a expliqué que le jeune interne était originaire de Tours et « avait intégré notre communauté médicale depuis novembre 2018 ».
« Le décès a été découvert vendredi (28 février, NDLR). Pour ce qui est de la cause et des autres informations, nous laissons la famille communiquer ce qu'elle souhaitera. Les internes sont choqués », confie le CIRC, contacté ce lundi par « Le Quotidien ».
Cellule d'aide médico-psychologique
Une cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) a été aussitôt mise en place, joignable par téléphone. La cellule d'accompagnement des étudiants en médecine (CADEM) peut aussi être contactée, rappellent la faculté et le CIRC. C'est une cellule d'écoute anonyme mise en place pour aider les internes vulnérables dans des situations difficiles. La CADEM peut être également saisie par une tierce personne pour signaler un cas de souffrance chez un confrère, camarade ou étudiant.
Contacté par « Le Quotidien », le CHU de Reims ajoute qu'un psychologue de travail est aussi disponible pour les encadrants.
Sur les réseaux sociaux, ce nouveau suicide d'interne a immédiatement fait réagir la communauté médicale, comme le dessinateur VDC, l'influenceur « Et ça se dit médecin » ou encore des syndicats de médecins libéraux.
— Et ça se dit Médecin ??? (@ecsdmed) February 29, 2020
Encore un suicide d’interne.
— Vie De Carabin (@VieDeCarabin) February 29, 2020
À Reims cette fois.
...
Encore un suicide.
...
ENCORE.
...
On va enfin se décider à reconnaître qu’il y a un problème ou on continue de faire comme si tout tournait rond ?!? pic.twitter.com/i6VHiqxhOH
Un cas malheureusement loin d’être isolé chez les internes..colère et indignation.
— Aylin (@aylinn20) February 29, 2020
Il faut un débat publique et des mesures contre le suicide des #internes ! @ecsdmed @AviScene_ @thefrenchRadio @ISNItwit @olivierveran @MinSoliSante pic.twitter.com/5Ms4WP6Er1
La est l’urgence.
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) February 29, 2020
L’avenir de notre médecine ...
Ne pas comprendre ça
Ne pas mesurer ça
Ne pas tout faire pour empecher ça
Signe une sorte de barbarie... https://t.co/bLnUW3QbEB
Suicide d'un interne à Reims.
— Litthérapeute (@Littherapeute) February 29, 2020
Je pense à ses proches et à sa famille.
Je pense au système qui broie les soignants.
Et je pense à cet interne qui n'a pas trouvé d'autres alternatives que la mort.
Restez pas seul.e : proches, collègues, n° d'écoute (0800 800 854) @ordre_medecins..
La prévalence du suicide dans la communauté médicale, et notamment chez les étudiants hospitaliers, est un sujet récurrent. En 2018, le gouvernement a lancé un plan prévoyant une quinzaine de mesures, inspirées du rapport du Dr Donata Marra, psychiatre, pour lutter contre la souffrance des étudiants en santé.
Parmi les mesures de prévention, la formation des médecins encadrants et coordonnateurs de DES à repérer les signes avant-coureurs de la souffrance des carabins et internes et à la gestion des situations difficiles, mise en place en septembre 2019.
Cette année déjà, une interne du CHU de Lille s'était donné la mort dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier.
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