Deux tiers des internes en médecine générale non satisfaits de leur formation théorique. Le jugement est sans appel. C’est en tout cas celui de l’enquête réalisée par l’InterSyndication National des Internes (ISNI) auprès de 3270 internes de toutes spécialités dont 1412 de médecine générale.
Un manque de temps pour la formation théorique
Selon l’étude, les internes en médecine générale ne prennent en moyenne que 17 demi-journées sur les 54 consacrées légalement par semestre. La spécialité arrive donc en 9ème position, dans une catégorie dominée par l’anatomopathologie (53 demi-journées). Pour ce qui est de la facilité à prendre ces journées de formation, les internes ont donné une note sur 10, là encore la médecine générale arrive 9ème avec une note de 5,8. A titre de comparaison on retrouve en tête la santé publique avec une note de 9,2 sur 10.
De là à conclure que les internes en médecine générale sont mal formés, il n’y a qu’un pas qu'en tout cas Julien Poimboeuf président de l’ISNAR-IMG, juge prudent de ne pas franchir « Juger seulement la partie théorique ne permet pas de conclure de l’état général de la formation, il faut prendre en compte la partie pratique également. Et puis les situations sont très hétérogènes selon les régions et même selon les services » nuance-t-il. En revanche Julien Poimboeuf partage le constat d’une réelle difficulté pour les internes à poser leurs demi-journées de formation théorique.
Une évaluation théorique a minima ?
Dans l’enquête il est aussi question d’évaluation. Les internes en médecine générale déclarent ne pas être évalués sur leur formation théorique dans 70% des cas. Et lorsqu’on leur demande quel moyen d’évaluation leur semblent le plus adapté, la présence en cours arrive en tête avec 22% suivi de l’analyse et commentaires de cas cliniques (16%) et la soutenance de mémoire (14%). Pour Julien Poimboeuf cependant absence d’évaluation « traditionnelle » universitaire ne signifie absence de validation des compétences « L’important n’est pas de savoir s’ils ont des compétences mais de savoir quelles sont leurs compétences. Dans plusieurs régions le système du portfolio fonctionne bien et permet aux internes de s’améliorer et d’évaluer leurs connaissances et leurs techniques ».
D’après l’étude de l’ISNI, même si le taux de satisfaction des internes en médecine générale n’est pas très bon, ils sont quand même peu nombreux à juger leur formation théorique insuffisante (27 %, 5ème position) alors qu’en hépato-gastro-entérologie, en bas du classement, ils sont 67,2% à considérer leur formation insuffisante.
Les internes en médecine générale ne sont d’ailleurs que 22% à être inscrits en DU ou DIU en plus de leur formation d'interne. C'est peu si on le compare aux résultats toutes spécialités confondues : près de la moitié des internes suivant en effet une formation complémentaire car ils considèrent les enseignements du DES insuffisants. En revanche ils sont nombreux a désirer davantage de formation théorique sur la gestion et le management d’un cabinet (76,9%), les informations sur le développement de carrière et de l’installation (57%) ou l’organisation de la spécialité (réseaux de soins, coopération…) (56%).
Amandine Le Blanc
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