Pourquoi les internes seront en grève le 29 janvier ?

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Publié le 10/01/2025
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Alors que le dossier sensible de la quatrième année d’internat patine, les internes en médecine générale appellent à une grève le 29 janvier pour demander le report de cette réforme « bâclée ».

Deux ans après l’instauration controversée de la 4e année d’internat de médecine générale dans la loi de financement de la Sécu, la colère gronde chez les jeunes médecins en formation. L’Isnar-IMG, syndicat représentatif des internes de médecine générale, appelle à la mobilisation nationale le 29 janvier pour exiger le report de cette réforme qu’ils jugent « bâclée » et « imposée avec violence ».

« Les textes réglementaires manquent toujours, les terrains de stage ne sont pas prêts, les conditions d’accueil et de rémunération des docteur·e·s juniors ambulatoires restent floues et inacceptables, dénonce l’organisation syndicale. Nous refusons d’accepter les conséquences néfastes de cette réforme précipitée pour notre formation, notre avenir et l’accès aux soins. » De fait, de nombreuses incertitudes demeurent, telles que la rémunération, le statut de docteur junior et la convention type de stage, laissant de nombreux étudiants dans le flou.

« Le retard dans la sortie des textes et les difficultés de recrutement des maîtres de stage font que la réforme ne sera pas prête en novembre 2026, alerte Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG. À Paris, on comptabilise seulement 250 places en stage pour 600 futurs docteurs juniors, à Dijon c’est 40 places pour 95 docteurs juniors. Les informations dans les autres villes arrivent progressivement mais ne sont pas rassurantes… »

Dans ce contexte incertain, l’Isnar-IMG appelle tous les internes à se mettre en grève et à manifester le 29 janvier à Paris et dans toute la France. « Tant que cette réforme n’est pas prête à être appliquée correctement, nous demandons son report, les étudiants doivent pouvoir choisir la médecine générale en toute connaissance de cause », insiste Bastien Bailleul. L'Intersyndicale nationale des internes (Isni), qui représente l’ensemble des spécialités, s’est aussi positionnée pour se joindre au mouvement.


Source : Le Quotidien du Médecin