L’Igas (Inspection générale des affaires sociales) a récemment rendu public son rapport sur la réforme du 3e cycle des études médicales qui comportait 17 recommandations. Parmi elles, plusieurs concernent spécifiquement le DES de médecine générale.
Le rapport de l’Igas constate qu’il existe de grandes disparités entre les différentes universités, notamment dans la mise en place des stages chez le praticien. Si le stage de niveau un est généralisé à plus de 80 % en 2016, le Saspas (stage autonome en soins primaires ambulatoires supervisé), « n’est généralisé à plus de 80 % que dans trois UFR », note l’Igas, « et deux tiers des UFR n’ont pas mis en place de stage chez le praticien en pédiatrie ou gynécologie ». Des différences qui peuvent être attribuées notamment aux fortes disparités entre effectifs enseignants des DUMG (départements universitaires de médecine générale), mais qui n’expliquent pas tout selon l’instance. C’est pourquoi elle recommande que les ARS pilotent « une mise à niveau régionale des filières de médecine générale dans les subdivisions les moins organisées, avec une coordination nationale effective ».
Oui à la 4e année mais sous conditions
Cette homogénéisation doit notamment permettre la montée en charge du recrutement des MSU (maître de stage universitaire), indispensable à un passage du DES à quatre ans. Car en effet, le document préconise également un allongement d’un an de l’internat de médecine générale. Mais au-delà d’une montée en puissance de tous les départements, notamment sur les stages, la condition sine qua none à cet allongement pour l’Igas est aussi de revoir le modèle de financement. S’il reste inchangé, le rapport estime que deux semestres extrahospitaliers systématiques pour 3 200 IMG entraîneraient une dépense supplémentaire de 150 millions d’euros dans les CHU, indemnisation des nouveaux MSU incluse. Ce qui équivaut à un financement MERRI (dotations budgétaires pour les établissements de santé pour leur participation aux missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation) du même montant et un doublement du nombre de MSU.
L’Igas recommandant par ailleurs un développement des stages en ambulatoire en médecine générale mais aussi dans les autres spécialités, elle estime que cela fera peser une contrainte forte sur le financement MERRI. « Le financement des SASPAS ou stages ambulatoires de phase 3 pourrait à terme relever légitimement de l’enveloppe de ville et non de l’enveloppe hospitalière, en tout ou partie, permettant à la dotation MERRI de financer les évolutions des deuxième et troisième cycles », avance le rapport.
Un atout pour l'installation en libéral
D’après les conclusions de l’Igas, une meilleure organisation de la filière médecine générale sur tout le territoire est aussi un atout pour l’installation des jeunes en libéral. Dans le DUMG de Toulouse, où la réalisation effective des stages ambulatoires est la plus avancée, le choix de l’exercice libéral ou mixte comparé à l’exercice salarié est de 54 % contre 41 % en moyenne nationale. « Une filière de médecine générale mieux organisée, depuis le second cycle jusqu’au DES, couvrant l’ensemble du territoire par ses MSU, tuteurs et enseignants, et structurée concernant la recherche en soins primaires, devrait avoir pour effet de renforcer la filière », en conclut donc le rapport. Selon l’Igas, une année d’internat en plus sur le terrain viendrait en lieu et place d’une année de remplacement mais à « activité libérale identique », on serait sur un « meilleur service rendu à la population dans les territoires », estime-t-elle. Par ailleurs, le rapport propose également de financer des années-recherche en soins primaires, « en poursuivant la priorité donnée à la recherche en soins primaires dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), les créations de postes de professeurs ou maîtres de conférences associés et de chefs de cliniques ».
Le syndicat national des enseignants en médecine générale (Snemg) a salué ces recommandations qui « rejoignent les revendications qu’il porte depuis plusieurs années ». « Mieux encadrer les étudiants en 3e cycle de médecine générale permettra d’éviter leur fuite, faute de formation suffisante, vers d’autres modes d’exercice particulièrement peu cohérents avec les besoins de santé de la population ».
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre