À l’occasion de la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social organisé mi-février, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé une augmentation de 513 euros nets par mois pour un poste de médecin coordonnateur à temps plein. « Une revalorisation substantielle » saluée par l’intersyndicale (CFE-CGC, SMCG-CSMF et SNGIE), à la tête des négociations. « Les médecins coordonnateurs d’Ehpad ne sont plus les oubliés du Ségur ! », pouvait-on lire dans un communiqué envoyé par les trois organisations.
Tout n’était pourtant pas gagné. Pour rappel, le SNGIE et le SMCG-CSMF avaient lancé, en décembre dernier, un appel pour inciter les médecins coordonnateurs à ne plus participer à la vaccination des salariés d’Ehpad.
Cette démarche faisait office de protestation contre leur exclusion du Ségur de la santé. Celui-ci ayant accordé 183 euros nets mensuels aux personnels travaillant en Ehpad publics et privés non lucratifs et 160 euros à ceux du privé lucratif. Le Ségur avait par ailleurs accordé aux médecins coordonnateurs hospitaliers (seulement) de nouvelles grilles de salaires.
« Lorsque nous avons vu que le Ségur ne reconnaissait pas nos efforts, cela a été dur. Les médecins coordonnateurs d’Ehpad ont pourtant été très présents pendant la crise sanitaire. Certains sont tombés malades, certains sont morts car ils n’avaient pas les moyens de se protéger dans l’exercice de leur fonction », déplore le Dr Philippe Marissal, médecin coordonnateur et généraliste à Artemare (Ain).
Finalement, l’action des médecins coordonnateurs, engagée en décembre, a permis une reprise des négociations avec le cabinet de la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon. Celles-ci débouchant donc sur les revalorisations annoncées par Jean Castex.
Les médecins coordonnateurs attendent désormais l’instruction budgétaire censée paraître fin avril. Celle-ci doit définir les modalités de versement de cette revalorisation. « Pour l’instant, nous ne savons pas si les médecins coordonnateurs d’Ehpad non hospitaliers pourront toucher cette augmentation de manière rétroactive », s’inquiète le Dr Renaud Marin La Meslée, médecin coordonnateur dans le Pays basque et également président du Syndicat national des généralistes et gériatres intervenant en Ehpad (SNGIE). Il faudra donc attendre pour être définitivement fixé...
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