Dr PHILIPPE BOUTIN : Vous venez d'être réélu à la tête de la conférence nationale des URPS ML. Avez-vous travaillé sur l'article 51 de la loi Sécu ?
LE QUOTIDIEN : Oui. Nous avons eu une réunion fin janvier avec les représentants de la CNAM pour dialoguer avec les URPS et les syndicats représentatifs. Ils ont rappelé le cheminement des dossiers déposés dans le cadre de cet article 51, les délais, la gouvernance… Je vous rappelle que ces expérimentations se feront à deux échelons : le niveau régional géré par l'ARS et le niveau national. Le point de départ étant régional, c'est à chaque URPS médecins libéraux d'accompagner et d'aider les porteurs de projet.
Cet article peut-il révolutionner l'organisation du système de santé ?
Il faut saluer ce dispositif pragmatique et complet avec un volet évaluation. Néanmoins, il reste complexe dans les démarches et l'articulation entre l'échelon régional et national. Je pense que la durée de cinq ans prévue pour les expérimentations est trop courte. Il faudra davantage de temps pour que les projets arrivent à terme. Quoi qu'il en soit, nous aurons des points d'étape trimestriels avec les directeurs généraux des ARS et tous les quatre mois avec les syndicats. C'est l'occasion de suivre les dossiers.
Avez-vous déjà eu des remontées de projets ?
Pour l'instant, c'est encore trop tôt. Je précise que la conférence nationale des URPS n'a aucun rôle à jouer sur le choix des projets qui viendront du terrain. En revanche, une fois les projets validés et mis en place dans chaque région, nous aurons un rôle d'information auprès des URPS.
Les premières pistes qui semblent remonter des régions portent sur la télémédecine. Certes, un avenant télémédecine est en train d'être négocié [permettant une tarification de droit commun]. Est-ce que ce texte laissera un champ d'expérimentation pouvant être financé par l'article 51 ? Il faut attendre la fin des négociations. Il y a aussi des projets pour faciliter la prise en charge des soins non programmés. Il s'agit par exemple de rémunérer une infirmière pour répondre aux demandes urgentes. Là aussi, il faut être prudent. Ce projet va-t-il entrer dans le cadre expérimental de l'article 51 ? Nous sommes au début de la réflexion.
Comment comptez-vous accompagner les porteurs de projets ?
Le rôle de la conférence nationale est de permettre à chaque URPS d'avoir le même niveau d'information, à savoir comment le dossier a été monté, validé et financé. En cas de besoin, nous pouvons accompagner les porteurs de projet. Mais ce n'est pas notre rôle premier.
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