L’utilisation d’applications santé ou bien-être
De plus en plus de Français utilisent une application mobile pour avoir accès à une information santé. Selon une étude « Les Français et la santé connectée, pratiques et attentes des internautes » (1), menée par CCM Benchmark Institut en mars 2014, 18 % des personnes interviewées ont déjà recouru à une application santé ou bien-être sur leur mobile ou tablette. Parmi les non-utilisateurs, 24 % des personnes sondées se disent intéressées. La principale raison qui conduit les Français à utiliser une application consiste à pouvoir procéder à une évaluation de leur santé rapidement. Les objets connectés santé sont également de plus en plus familiers : 53 % des internautes en ont déjà entendu parler, à commencer par le tensiomètre ou la balance de pesée, suivi par le bracelet et la montre.
Les applications santé plébiscitées
« Professionnels de santé et établissements de soins sont eux-mêmes sensibles à l’intérêt que peuvent présenter les solutions de santé connectée, au point d’en imaginer la conception. Outre l’exemple – le plus médiatisé – du système Diabeo, imaginé il y a plus de dix ans dans le cadre d’une collaboration entre diabétologues (le Dr Guillaume Charpentier en tête) et ingénieurs, les innovations nées de besoins observés en établissements ou par les professionnels se multiplient », indique un Livre blanc du Conseil national de l’Ordre des médecins, en 2015 (2). Et de citer, notamment, au Mans, la mise au point par un oncologue de la clinique Victor-Hugo et chercheur au CNRS, avec un physicien de l’université de Rouen, d’une application capable de détecter les rechutes de cancer du poumon. Autre exemple : le pôle santé Saint-Jean, à Cagnes-sur-Mer, a co-développer un programme intitulé « Mon traitement » dans l’objectif de prévenir les risques d’erreur médicamenteuse.
Les professionnels de santé, comme leurs patients, sont aujourd’hui multiéquipés. Ainsi, 95 % des médecins généralistes sont connectés à Internet, selon les données du dernier baromètre du Cessim (3). Les professionnels de santé (spécialistes, pharmaciens et généralistes) possèdent à 73 % des Smartphones et 61 % d’entre eux des tablettes.
Ils sont donc mieux à même de pouvoir conseiller leurs patients sur telle ou telle application et objet connecté bien que certains d’entre eux se montrent encore réfractaires à toute solution de santé connectée.
Le dossier médical de plus en plus partagé
Informatisés, les professionnels de santé utilisent de plus en plus ces outils pour éviter les erreurs médicales, pour orienter un patient vers le bon spécialiste, pour se tenir informé... Ainsi, selon une étude menée par Accenture auprès de 3 700 praticiens dans huit pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Singapour), en mai 2013, 92 % des médecins français utilisent un dossier médical électronique. Cet échange informatique de données entre médecins leur permet, notamment, d’orienter au mieux leurs patients vers d’autres praticiens ou établissements de soins. L’occasion pour eux aussi d’ouvrir le dialogue et d’instaurer de nouvelles relations.
Pour l’heure, ces données de santé ne sortent pas des murs du cabinet. Cependant, prochaine la loi de santé prévoit une refonte du dossier médical informatisé, qui sera désormais « partagé » pour « favoriser la prévention, la coordination, la qualité et la continuité des soins ». Ce dossier sera créé sous réserve du consentement exprès de la personne. Sa mise en œuvre sera assurée par l’Assurance maladie, dans des conditions précisées par décret en Conseil d’Etat. Une évolution qui ne fait pas l’unanimité parmi les médecins.
(1) Source : CCM Benchmark Institut. Les Français et la santé connectée, pratiques et attentes des internautes, 2014. Résumé sur Internet : http://www.ccmbenchmark.com/institut/blog/infographie-sante-connectee-pratiques-et-attentes-des-internautes/
(2) Livre blanc : De la e-santé à la santé connectée – 2015 du Conseil national de l’Ordre des médecins, Ordre national des médecins, Conseil national de l’Ordre
À consulter sur le site : http://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cn_pdf/janvier2015/master/sources/index.htm
(3) Source : Cessim, Baromètres numériques 2014.
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