Notre responsabilité est de garantir à chacun l’égalité d’accès aux soins, la qualité des soins et la solidarité. Force est de constater aujourd’hui que le système de santé n’est pas à la hauteur des enjeux.
La médecine générale libérale n'attire plus
La démographie médicale est actuellement marquée par des bouleversements significatifs dont le plus alarmant est la répartition déséquilibrée des médecins sur l’ensemble du territoire national. A cela s’ajoute une désaffection des médecins pour l’exercice libéral, mais aussi et surtout pour la médecine générale qui n’attire plus les étudiants. C’est ainsi que s’est formé progressivement un déficit d’offres de soins de premier recours et de spécialistes sur le territoire, quels que soient maintenant les départements et les régions.
Virage ambulatoire ?
L’organisation du système de santé historiquement centré sur l’hôpital, ne permet pas de pallier non plus le déclin de l’offre de médecine libérale. Le fameux virage ambulatoire tant évoqué sera vain tant que l’on n’agit pas concrètement pour redonner aux médecins l’envie d’exercer en libéral et pour étoffer l’offre de soins de premier recours dans tous les territoires.
La revalorisation de la médecine libérale est une priorité absolue. Cela exige de redonner confiance, de revaloriser l’image de la médecine générale et de favoriser l’exercice regroupé sous forme de maisons de santé, qu’elles soient en zone semi-urbaine ou en zone rurale.
La contrainte, ça ne marche pas
Refuser le conventionnement en zone surdotée, c’est ipso facto développer une médecine à honoraires libres qui trouvera une patientèle tant la demande est grande. Le diable se cache dans les détails. Les médecins ne s’installeront pas là où ils ne veulent pas aller, surtout à un âge qui dépasse les 30-35 ans et en famille ! Partout en Europe où des expérimentations d’entrave à la liberté d’installation ont été tentées, elles n’ont donné aucun résultat positif.
Si pourtant cette idée était la bonne solution, pourquoi les futurs médecins, du stade d’étudiant à ceux d’interne et chef de clinique, s’y opposent aussi farouchement ?
Télémédecine : une piste prometteuse
Faisons un très gros effort en développant la télémédecine partout et bien entendu dans les territoires les plus fragilisés. Car elle permettra de faire de vrais gains d’efficacité, avec la prise en charge de la téléconsultation, qui permettra de répondre rapidement à tout patient domicilié à distance avec le médecin disponible.
En conclusion les mentalités ont changé. Les jeunes générations ne travaillent plus comme leurs anciens et, pour adapter l’organisation des soins au plus près de leurs aspirations, il faut impérativement décloisonner en améliorant la coordination entre la médecine de ville et l’hôpital. Face à ce problème qui est dans l’esprit de chaque citoyen, il nous faut être opérationnel et prendre l’ensemble des solutions à bras-le-corps.
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