L’accompagnement des patients après un cancer est primordial. De fait, la perte de l’estime de soi, les appréhensions liées à la reprise d’une vie sociale et/ou professionnelle, la peur de la récidive et des répercussions de la maladie (ou des traitements) sur les activités de la vie quotidienne sont fréquentes. Outre la médecine conventionnelle, la médecine thermale prend une place utile dans la prise en charge globale des patients après un cancer.
Dans ce cadre, une grande étude* (intitulée PACThe) menée par l’Association Française pour la Recherche Thermale (AFRETh), s’est intéressée à la qualité de vie après un cancer du sein. Ainsi 251 patientes, en rémission complète, après traitement pour cancer du sein (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) ont été incluses dans un essai randomisé et multicentrique entre 2008 et 2010 afin d’évaluer les effets d’une intervention de deux semaines en établissement thermal. Les patientes étaient réparties en deux groupes. Dans le groupe thermal, les femmes ont bénéficié des soins de suite en stations thermales (éducation nutritionnelle, accompagnement aux activités physiques, prise en charge psychologique, soins esthétiques, soins thermaux, kinésithérapie) en pension complète, puis d’un suivi hygiéno-diététique. Dans le groupe témoin, les femmes ont eu un suivi hygiéno-diététique simple. Cette étude a montré, dans le groupe thermal, une supériorité significative en termes de qualité de vie, troubles de l’humeur (dépression), activité physique, contrôle pondéral, sommeil, reprise de l’activité professionnelle, consommation de médicaments… Ces améliorations se sont maintenues à 24 mois.
Induire des changements de comportement
Aujourd’hui, des cures post cancer du sein, fondées sur le protocole de l’étude PACThe sont proposées au sein de quatre stations françaises de la Chaîne Thermale du Soleil : Cambo-les-Bains (Pays basque), Challes-les-Eaux (Savoie), Gréoux-les-Bains (Provence), Le Mont-Dore (Auvergne). Et, dès 2016, au sein de la station de Saint-Amand-les-Eaux. « Un des résultats importants de l’étude PACThe était qu’à son issue (soit, en deux semaines seulement), les patientes du groupe thermal avaient réussi à perdre du poids », précise le Dr Alain Garcia, chargé des relations médicales à la Chaîne Thermale du Soleil.
Le contrôle du poids après un cancer doit, en effet, être pris au sérieux. « Plusieurs études, notamment nord-américaines, ont montré que toute prise de poids au décours du traitement (chimiothérapie, radiothérapie...) de l’ordre de 5 à 10 % a un impact négatif important sur la survie et augmente le risque de récidive de nombreux cancers (sein, prostate…). À la Chaîne Thermale du Soleil, nos cures post-cancer sont largement axées sur les changements de mode de vie : activité physique adaptée encadrée par un kinésithérapeute et alimentation équilibrée (tables rondes diététiques, consultations avec un diététicien, ateliers culinaires...) », souligne le Dr Garcia.
Investie depuis 2008 dans la prise en charge des patientes en rémission du cancer du sein, la Chaîne Thermale du Soleil proposera dès 2016, deux nouvelles cures post-cancer gynécologique**, à Challes-les-Eaux (en partenariat avec l’association savoyarde 4S***), pour aider les femmes à retrouver confiance en elles et diminuer les séquelles des traitements (sécheresse vaginale, douleurs, démangeaisons...). Des projets de cures post-cancer digestifs et post-cancer respiratoires sont également en expérimentation à Cambo-les-Bains.
**Plus de renseignements : www.chainethermale.fr
***Association savoyarde qui aide les femmes de la région touchées par un cancer du sein ou gynécologique.
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