UNE ÉQUIPE BELGE de Louvain a présenté un travail qui montre qu’une nouvelle technique d’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut déterminer de manière plus précise les patients ayant une atteinte pulmonaire de nature cancéreuse par rapport à la méthode actuelle utilisant le PET-CT scan ou TEP-CT (Tomographie par émission de positons combinée avec des images CT). Cet examen, actuellement considéré comme le gold standard, est utilisé pour déterminer si les atteintes pulmonaires sont cancéreuses et en préciser le stade. La méthode consiste en un CT scan prenant des images autour du corps de patient et une TEP, nécessitant l’injection d’une petite dose de marqueur radioactif permettant de visualiser les structures internes.
Le travail présenté a montré que l’IRM de diffusion (diffusion-weighted MRI) permettait d’obtenir des images plus précises. Cette technique mesure les mouvements de l’eau à l’intérieur des tissus pulmonaires et elle est capable de détecter des modifications structurales causées par le cancer du poumon, même à des stades très précoces. Elle possède également l’avantage d’être non invasive, sans aucune exposition à des radiations ionisantes. L’étude belge a analysé 50 patients qui avaient été programmés pour une chirurgie en raison d’un diagnostic ou d’une suspicion de cancer du poumon, posés par TEP-CT. Le jour précédent l’intervention, les patients ont passé un examen par IRM de diffusion.
Les résultats ont montré que 33 patients ont été correctement diagnostiqués par le TEP-CT, 7 ont eu un mauvais diagnostic et, chez 10 patients, le diagnostic restait indéterminé. Avec l’IRM de diffusion, 45 patients ont été correctement diagnostiqués et 5 ont eu un mauvais diagnostic. Les 10 patients indéterminés avec le TEP-CT ont pu être correctement diagnostiqués avec l’IRM. Pour les auteurs de ce travail, cette nouvelle technique qui permet un meilleur diagnostic de gravité de l’atteinte pulmonaire en différenciant les tumeurs bénignes des tumeurs malignes, devrait être développée dans l’avenir afin d’éviter des interventions chirurgicales inutiles chez les patients chez lesquels on suspecte la présence d’un cancer du poumon. Le TEP-CT peut en effet conduire à un diagnostic erroné de cancer en raison de la mauvaise interprétation de l’inflammation pulmonaire comme étant une lésion maligne, alors que cela est évité avec l’IRM de diffusion.
À noter cependant que les ganglions dont le diamètre est inférieur à 1 cm ne peuvent être diagnostiqués par l’IRM de diffusion alors que le TEP-CT peut identifier des ganglions malins beaucoup plus petits (une dizaine de millimètres).
D’après une conférence de presse organisée par le congrès et la présentation orale du Dr Johan Coolen et coll. (Université de Louvain, Belgique), n° 1437
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