Transparence pour la chirurgie de l’avant-pied

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Publié le 05/11/2021
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Les conflits entre chirurgiens et opérés sont particulièrement fréquents dans les opérations de l’avant-pied. Une bonne information du patient est un élément clé pour sa satisfaction.
Le patient doit être conscient des facteurs de risque qui lui sont propres

Le patient doit être conscient des facteurs de risque qui lui sont propres
Crédit photo : phanie

La chirurgie du pied et de l’hallux valgus est l’une des interventions les plus pratiquées en chirurgie orthopédique et l’une des plus pourvoyeuse de différents conflictuels entre le chirurgien et son patient. Il est estimé que, entre les mains chirurgicales les mieux qualifiées, les interventions reconstructrices de l’avant-pied génèrent près de 20 % d’insatisfactions parmi les opéré.es. Il est donc important d’en analyser les causes et les facteurs de risque.

Toutes sortes de problématiques peuvent être rencontrées après l’intervention : des douleurs, aiguës, chroniques et résiduelles, des raideurs, des métatarsalgies, des retards de consolidation, des déplacements secondaires, une correction insuffisante ou excessive. Il s’agit là des principales raisons de mise en cause éventuelle de l’action chirurgicale.

Les facteurs de risque peuvent être en lien avec le chirurgien ou l’opéré.e. La chirurgie percutanée ou le développement des interventions ambulatoires ne paraissent pas contribuer spécifiquement au risque.

Une démarche systématisée

Depuis la loi du 4 mars 2002, la physionomie de la relation patient/chirurgien s’est considérablement modifiée. Une information préopératoire, écrite et orale, signée et comprise par le patient, archivée dans le dossier du soignant, fait partie intégrante de la démarche de prise en charge. La compréhension et le respect des consignes postopératoires immédiates ou l’adhésion au programme postopératoire constituent autant de facteurs de réussite relatifs au résultat chirurgical. Le patient doit également être informé et conscient des facteurs de risque qui lui sont propres (tabac, immunodépression notamment), qui obligent donc à une plus grande prudence.

Du point de vue des praticiens, l’application et la traçabilité des recommandations admises d’antibioprophylaxie et/ou de prévention de maladie thromboembolique sont des pratiques légitimes ne relevant pas d’une médecine dite défensive. Il en est de même de la compliance, avec les routines systématiques de « check-list ».

Finalement, le mot d’ordre reste la traçabilité : traçabilité de l’examen clinique, des procédures, de l’information, des échanges avec le patient. C’est à cette seule condition que les rapports patients/chirurgiens seront plus clairs, plus sereins et par conséquent moins propices à l'apparition de contentieux.

D’après la conférence d’enseignement Sofcot 2021 du Dr Thierry Favier

Pr Charles Msika

Source : Le Quotidien du médecin