« L'activité physique a des bienfaits sur le cœur, sur les muscles, sur l'équilibre, etc. Chez les personnes âgées, il est également important de faire du renforcement musculaire, pour freiner la fonte musculaire qui commence à partir de 50 ans (sarcopénie), explique le Dr David Hupin, médecin du sport et éducateur au CHU de Saint-Etienne. Être actif permet de gagner en espérance de vie et également en qualité de vie », souligne-t-il. Ainsi, les personnes qui font 30 minutes d'activité physique par jour ou 150 minutes par semaine, selon les recommandations, réduisent de 30 % leur risque de mortalité. Pour évaluer la capacité fonctionnelle à l'exercice de la personne, il est possible de lui faire passer un test des 6 minutes de marche. « Pendant 6 minutes, il faut faire marcher la personne dans un couloir, puis calculer la vitesse de marche et vérifier si elle correspond à une personne de son âge. Plus la vitesse est basse, plus le pronostic fonctionnel est altéré. C'est assez prédictif chez le sujet âgé, pour illustrer son autonomie au quotidien », souligne le Dr Hupin.
Parmi les activités à recommander à la personne âgée, la marche rapide est la plus simple et a l'avantage de ne pas nécessiter de matériel particulier. « L'activité fonctionne mieux si elle est réalisée avec un éducateur en activité physique adaptée, avec la famille ou dans un club. Elle peut être complétée par des exercices d'équilibre », détaille le Dr Hupin. Pour lui, le message important à faire passer aux personnes âgées, c'est au moins de commencer une activité physique, même à petite dose. « Si les personnes se rendent compte que c'est bénéfique pour eux, ils pourront augmenter la durée et la fréquence », estime-t-il.
Des séances d'activité physique collectives
Pour prévenir la perte de mobilité et favoriser l'activité physique des seniors, le service de gériatrie du Pr Marc Bonnefoy au CHU de Lyon, a mis en place depuis 2014 un programme qui va du repérage de la situation de perte de mobilité à sa prise en charge. « Nous proposons une évaluation aux personnes âgées à partir de 70 ans. Nous repérons notamment les personnes qui ont du mal à se lever d'un siège, à faire leurs courses, ou qui ont perdu du poids par exemple. Ces signes sont aussi révélateurs d'une situation de sarcopénie, c'est-à-dire la perte de force et de masse musculaire liée à l'âge et qui constitue un problème majeur au cours du vieillissement. Les personnes sont éligibles au programme si elles présentent un ou plusieurs signes », détaille le Pr Bonnefoy. Le dispositif comprend 20 séances d'activité physique, animées par un éducateur sportif spécialisé et étalées sur trois mois. « Ce sont des séances collectives, afin de créer du lien et de rompre l'isolement des personnes. L'éducateur montre des exercices aux participants, puis les réalise avec eux. Ces séances permettent d'améliorer de façon significative les performances de la personne, en particulier sa vitesse de marche, sa capacité musculaire et son équilibre », observe le Pr Bonnefoy. Sur 106 patients, il a notamment pu calculer que la vitesse de marche était passée en moyenne de 0,91 mètre/seconde à 1 m/sec etc. Plus de 300 patients ont déjà fait partie du programme. « La difficulté de ce dispositif reste le repérage, qui devrait se développer davantage au niveau des différents partenaires médicaux ou paramédicaux », estime le Pr Bonnefoy.
Article précédent
Le plaisir dans l’alimentation, un vecteur de bonne santé
Article suivant
Moins de cancers chez les consommateurs d'alimentation bio ?
Vigilance concernant les compléments alimentaires du sportif
L'OMS révise ses recommandations sur le sucre
Le logo Nutri-Score fait son trou
Ces applis qui nous aident à mieux manger
Le plaisir dans l’alimentation, un vecteur de bonne santé
Encourager l'activité physique des personnes âgées
Moins de cancers chez les consommateurs d'alimentation bio ?
Cosmétiques : prévenir le risque pour la santé
Une injustice d'ordre génétique
Que penser des régimes alimentaires « sans » ?
La supplémentation en vitamine D utile en traitement d'appoint
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024