Après échec d’un anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde

Changer de classe thérapeutique

Publié le 02/12/2013
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L’ÉTUDE randomisée en ouvert ROC (Rotation ou Changement de Biothérapie), réalisée sous l’égide du Club rhumatismes et inflammation, dans le cadre d’un Programme hospitalier de recherche clinique national, a randomisé 300 patients après échec d’un anti-TNF pour recevoir soit un autre anti-TNF (adalimumab, certolizumab, etanercept, infliximab) soit une autre classe de biothérapie (abatacept, rituximab, tocilizumab), le choix de la molécule étant laissé à l’appréciation du clinicien. Les patients inclus devaient avoir une PR définie selon les critères ACR, une réponse insuffisante à un premier anti-TNF et un DAS28 ≥3,2. « Il s’agit d’un essai pragmatique, avec des patients dont le profil correspond à celui de notre pratique courante, et il a comparé, non pas des molécules entre elles, mais des stratégies thérapeutiques », souligne le Pr Gottenberg.

Le critère principal de jugement est atteint dans le groupe changement de biothérapie, puisqu’à 6 mois les patients ont une réponse EULAR significativement supérieure (OR = 2,96, p = 0,006) à ceux recevant un autre anti-TNF ; le taux de répondeurs (bonne réponse + réponse modérée) est de 59,9 versus 45,8 %. On attend les données concernant les critères secondaires : tolérance, efficacité clinique, radiologique, et maintien thérapeutique à 1 an.

«Cet essai est le premier de ce type à répondre à une question de pratique courante : en cas d’échec d’un anti-TNF, ce qui concerne un tiers des patients atteints de PR, quelle option choisir ? Jusqu’ici on disposait de quelques données de registres qui semblaient aller dans le sens d’un changement de classe thérapeutique, mais nous n’avions aucune étude randomisée pour répondre à cette question, poursuit le rhumatologue, qui conclut sur l’importance de poursuivre les essais cliniques académiques en rhumatologie, compte tenu des nombreuses inconnues concernant la stratégie thérapeutique au cours de la PR, et de l’implication et du dynamisme des rhumatologues français ».

D’après un entretien avec le Pr Jacques-Éric Gottenberg (Strasbourg).

 Dr MAÏA BOVARD-GOUFFRANT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9285