SI LE DIAGNOSTIC d’ostéoporose repose sur la diminution de la densité minérale osseuse (T-score ≤ -2,5), l’architecture osseuse joue un rôle majeur dans le risque fracturaire. Les National Institutes of Health définissent d’ailleurs l’ostéoporose comme « un trouble squelettique caractérisé par une altération de la solidité osseuse prédisposant une personne à un risque accru de fracture ». La solidité osseuse est la résultante de la densité minérale, de la structure et du remodelage osseux, explique Cyrus Cooper (Royaume-Uni). La densité est mesurée par absorptiométrie biphotonique à rayons X ; la structure de l’os est évaluée soit par tomodensitométrie quantitative à haute résolution, HR-pQCT, soit par biopsies osseuses au niveau de la crête iliaque, précise le Pr Dieter Felsenberg (Allemagne). L’étude du Pr Felsenberg, réalisée in vivo, a montré qu’un traitement par ranélate de strontium améliore, au terme d’un an, les différents paramètres de résistance osseuse mesurés par pQCT : rigidité à la flexion, moment d’inertie, indice de résistance osseuse. Pour le Pr Dieter Felsenberg, ces bénéfices osseux peuvent s’expliquer par le mode d’action original du ranélate de strontium. Il est en effet doté d’une double action : il augmente la formation de l’os tout en diminuant sa résorption. Cette action proformatrice du ranélate de strontium a d’ailleurs été confirmée dans une grande étude sur biopsies osseuses qui a mis en évidence une augmentation significative, par rapport à l’alendronate, du rapport MS/BS, reflet du remodelage osseux, mesuré après 6 et 12 mois de traitement, chez des femmes ménopausées ostéoporotiques. Le double marquage à la tétracycline, bien présent sur les coupes de biopsies osseuses des patientes traitées par ranélate de strontium, est absent avec l’alendronate. Ces effets sont à l’origine de l’efficacité antifracturaire de ce médicament au niveau des vertébres et de la hanche, qui, comme le rappelle le Pr Hans Peter Dimai (Autriche), a été largement démontrée dans les essais cliniques ayant abouti à sa mise sur le marché. Cette efficacité se maintient au moins dix ans, comme l’a montré le suivi, en ouvert, de 233 patientes ayant participé aux essais de phase III, SOTI et TROPOS. L’incidence des fractures vertébrales et non vertébrales a été comparable au cours de la période de suivi en ouvert et pendant les 5 ans des deux essais cliniques : 20,6 % et 13,7 % contre 18,5 % et 12,9 %, respectivement, alors même que le risque de fracture augmente de façon exponentielle avec l’âge. Cette partie ouverte des essais cliniques a également confirmé la bonne tolérance du ranélate de strontium, aucun effet secondaire inattendu n’a été enregistré, précise le Pr Dimai, qui conclut : « ces résultats sont en faveur du maintien de l’efficacité du ranélate de strontium pendant au moins dix ans avec un bon profil de tolérance ».
D’après les communications des Prs C Cooper (Grande-Bretagne), D Felsenberg (Allemagne) et HP Dimai (Autriche) dans le cadre d’un symposium organisé par les laboratoires Servier.
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