Grippe

Ne pas focaliser sur l’âge

Publié le 29/11/2013
Article réservé aux abonnés

Concernant le vaccin antigrippal la réponse immunitaire diminue de façon nette avec l’âge. Un argument qui alimente la controverse actuelle de cette vaccination chez la personne âgée. Fin 2010, une méta-analyse d’essais contrôlés mettait en évidence chez les 18-65 ans une efficacité de l’ordre de 70%, sans pouvoir l’estimer chez les plus de 65 ans faute d’études. En effet, il a été considéré dès le début que la vaccination antigrippale dans cette tranche d’âge était indispensable et donc que les études versus placebo n’étaient pas éthiquement réalisables. Selon le Pr Odile Launay, « des méthodes indirectes de mesure de l’efficacité de la vaccination antigrippale en population (par exemple sur des grippes hospitalisées ou sur la mortalité des sujets âgés en période d’épidémie) – en dépit de nombreux biais méthodologiques qui peuvent majorer l’efficacité

du vaccin – font cependant état d’une efficacité de la vaccination antigrippale chez les personnes âgées ». Ainsi, elle diminuerait le risque de pneumonies de 50 à 60%, de complications sévères de 70% à 80% et l’incidence des hospitalisations de 50 à 60%.

Mais ces données sont aujourd’hui controversées et des études observationnelles récentes suggèrent que la vaccination a un effet sur la mortalité grippale très inférieur à ceux précédemment décrits. Dans ce contexte, le CNGE (Collège National des Généralistes Enseignants) s’est prononcé fin 2012 en faveur d’une vaccination ciblée qui ne se focalise pas uniquement sur l’âge mais prenant davantage en compte le risque de complications.


Source : Le Généraliste: 2662