UNE PATIENTE de 59 ans a signé en novembre, par l’intermédiaire de son avocat, Me François Gaborit, une transaction financière avec les laboratoires Servier mettant fin à l’action judiciaire intentée pour une pathologie cardiaque liée à la prise de Mediator. Le montant de l’indemnisation reste confidentiel.
La patiente suit un traitement quotidien, nécessite un suivi cardiologique rigoureux, et présente des risques importants d’aggravation qui rendent probable à moyen terme une opération de ses valves défectueuses. Chez Servier, on confirme l’information : « Quand une expertise conclut à l’existence d’un lien entre une pathologie et la prise de Mediator, indique un responsable du laboratoire, une transaction peut se négocier. Elle ne se fait jamais à l’initiative de Servier. Les montants sont fixés en fonction du rapport d’expertise, et en utilisant le référentiel de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) ».
Avocats divisés.
Cette négociation n’est pas un cas isolé. Les laboratoires Servier confirment qu’« il y a d’autres transactions en cours, mais pas beaucoup ». Me François Gaborit affirme qu’il négocie avec le laboratoire des transactions pour le compte d’« une dizaine de clients, dont la moitié a déjà reçu une offre du laboratoire ». De son côté, l’avocat Charles-Joseph Oudin, assure lui aussi avoir « des patients en négociation avec Servier, mais leur nombre est confidentiel ». Enfin, Me Jean-Christophe Coubris, qui revendique la clientèle de 2 500 patients dans cette affaire, a une cliente qui a accepté une transaction avec Servier. « Je le lui avais déconseillé, indique-t-il au Quotidien, mais elle était en souffrance économique ».
Ces accords directs divisent les avocats. Me Coubris est plutôt opposé aux transactions, jugeant que les propositions d’indemnisation « sont très inférieures à ce que les patients obtiendraient devant les tribunaux ». Me Oudin voit les choses autrement. « Sous réserve que les droits indemnitaires soient respectés, il ne me semble pas choquant que les victimes veuillent être indemnisées dans des délais raisonnables ». Me Gaborit fait valoir que l’action judiciaire peut durer des années et que la voie de l’ONIAM, organisme saisi de quelque 8 000 demandes en lien avec le Mediator, « est un échec flagrant ». « On y voit passer des offres d’indemnisation ridicules ».
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