DE NOTRE CORRESPONDANTE
SA CANDIDATURE fait grincer quelques dents à l’UMP où Hervé-Marie Morelle avait déjà reçu son investiture. Membre du groupe d’opposition municipale de droite Union pour Lille, le Pr Brigitte Mauroy se présente sous l’étiquette de la Gauche Moderne, dont elle est responsable régionale depuis 2008. Elle a entamé une campagne de terrain. « On sonne aux portes et on engage la conversation, dit-elle. J’aime ce contact direct avec les gens. Il me permet de comprendre leurs problèmes quotidiens. »
L’urologue lilloise qui est aussi conseillère régionale dit s’engager pour des raisons « citoyennes » plus que politiciennes : « Mon parcours professionnel prouve que je n’ai pas besoin de la politique pour servir ma carrière. Alors pourquoi m’engager à 58 ans dans une galère pareille ? Essentiellement pour rendre service. Toute ma vie, j’ai soigné des gens. Mon métier m’a amenée à rencontrer des personnes qui avaient des difficultés de tous ordres, des gens "malades" de l’emploi, de la politique de la ville, de la cohésion sociale. J’estime qu’ils ont le droit d’être soignés et écoutés attentivement. »
Un regard affûté sur le système de soins.
Au cœur de son engagement professionnel, la santé occupe également une place de choix dans le programme du Pr Mauroy. À commencer par la réorganisation de l’hôpital. Brigitte Mauroy est très virulente à l’égard de la loi sur les 35 heures qu’elle juge largement responsable du délitement de l’hôpital. Après vingt-deux années passées dans le public, elle a démissionné en 2004 de l’hôpital de Roubaix pour rejoindre Saint-Philibert, un hôpital de La Catho de Lille. Elle plaide aujourd’hui pour une nouvelle organisation hospitalière, « dans une logique de qualité des soins et de prise en compte des réalités économiques ». La candidate prône également la régulation des urgences, grâce notamment au développement des maisons de santé, et la suppression des postes d’élus dans l’administration des hôpitaux. « L’hôpital est souvent le premier employeur de la ville, constate-t-elle. Le maire, en tant que président du conseil d’administration, ne peut pas refuser de rendre service à ses administrés… D’où un afflux d’embauches injustifiées. »
Brigitte Mauroy veut aussi remettre le généraliste au centre du système de soins. « C’est lui qui connaît les malades. Il y a certes un besoin de rationalisation, mais les médecins de famille ont été déconsidérés, au point de les avoir empêchés de participer à la vaccination contre la grippe. » Pour faciliter le parcours du combattant qu’est devenu le parcours de soins, le Pr Mauroy propose la création d’espaces de rencontres et d’information. Ses idées, la candidate les expose aux habitants, en arpentant les courées et les halls d’immeubles. Pour bâtir « un avenir moderne et juste ».
› FLORENCE QUILLE
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