Les informations des généralistes plébiscitées

L’expérience lettone pour lever les freins au dépistage

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Publié le 20/01/2020
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Certains pays d’Europe, comme la Lettonie, connaissent un fort taux de lésions du col de l’utérus liées au HPV, et une faible participation au dépistage organisé. En pratique, les femmes attendent plus d’explications sur ce dépistage et une plus forte implication de leur généraliste.
Un tiers des 50-70 ans n’ont pas eu d’examen gynécologique depuis au moins trois ans

Un tiers des 50-70 ans n’ont pas eu d’examen gynécologique depuis au moins trois ans
Crédit photo : Phanie

La Lettonie est l’un des pays d’Europe où l’incidence du cancer du col de l’utérus est l’une des plus élevées. Ainsi, le cancer du col a été à l’origine de plus de 10 décès/100 000 habitants en 2017. Le taux de participation au programme de dépistage organisé, mis en place en 2009, est faible, de l’ordre de 26 %, et les facteurs explicatifs potentiels sont multiples, parmi lesquels le peu d’implication des médecins de premier recours. Cela a conduit à réaliser une étude dans trois centres de médecine générale, afin de mieux cerner les facteurs influençant la participation au programme organisé de dépistage. Quelque 523 femmes âgées de 25 à 70 ans qui n’avaient pas participé au dépistage au cours des trois années précédentes ont été incluses dans ce travail. Interrogées sur les raisons de leur non-participation, elles ont le plus souvent mis en avant le fait qu’elles n’avaient pas reçu de lettre d’invitation au dépistage organisé (41,5 %), qu’elles avaient consulté par ailleurs un gynécologue (22 %) et le manque de temps (20,8 %). Le taux de non-réception de la lettre d’invitation variait en fonction de l’âge, de 49,3 % chez les femmes âgées de 25 à 34 ans, de 36,7 % chez les plus âgées et de 29,2 % dans le groupe des 35-49 ans.

Dans leur majorité, les femmes ont déclaré que la voie postale restait le meilleur moyen de les contacter et seules 1,5 % a indiqué n’avoir pas compris le contenu du courrier.

Près d’un tiers des 50-70 ans n’avait pas eu d’examen gynécologique depuis au moins trois ans, alors que cette proportion était faible (6,4 %) chez les moins de 25 ans, qui étaient suivies dans près de deux tiers des cas par un gynécologue.

Parmi les moyens susceptibles d’améliorer la participation au programme de dépistage organisé, les femmes ont cité la possibilité de remettre le frottis via leur propre gynécologue (50,5 %), un accès plus proche aux spécialistes (26,1 %) et un rappel de la part de leur médecin généraliste (25,7 %). Les femmes les plus jeunes ont souligné leurs attentes en matière d’information sur le dépistage, tandis que les plus âgées souhaitent plutôt être dépistées par leur médecin généraliste ou voir réduire les délais de rendez-vous chez les spécialistes.

D’après Rezeberga D. et al. Riga, Lettonie.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin