436 MSP ouvertes et 493 en projet au 14 mars 2014, selon l’observatoire des MSP (DGOS). 5 % des médecins libéraux et 10 % des professionnels de santé déjà en MSP. Et demain ? Les éditeurs ont bien compris que la poussée des MSP apportait la promesse de nouveaux clients mais aussi le risque de voir les clients actuels migrer vers un logiciel différent et unique. Le label ASIP Santé est de plus en plus convoité.
Sur les six logiciels labellisés, quatre sont en mode SAS, c’est-à-dire avec des données hébergées dans le « nuage » (voir le tableau 2014 des logiciels en ligne pages 20 et 21). ICT qui fête cette année ses dix ans peut se vanter de sa place de pionnier. Son logiciel Chorus – le seul de niveau 2 – compte selon l’éditeur, 4 200 utilisateurs. « Nous installons 4 à 5 maisons ou pôles de santé par mois », se félicite Véronique Tourlonias qui voit aujourd’hui ses logiciels équiper des territoires de santé avec un outil pharmacien qui autorise le partage de fiches de suivi de délivrance de médicament pour le médecin, de fiches de prévention et l’envoi de message interne, par les infirmières, pour la préparation des médicaments.
CLM est le premier groupe à avoir rejoint ce marché il y a un an et demi en faisant évoluer son logiciel en ligne MLM (monlogicielmedical.com) avec des fonctionnalités protocoles de soins, gestion des droits, modules soins paramédicaux, agenda multiservices et multi praticiens, etc. qui lui ont permis d’obtenir le label. Fort de sa taille (150 personnes en France), de son réseau d’agences régionales, de ses 30 « hot-liner » à Rodez, CLM a renforcé son offre MSP avec 4 chefs de projet à Paris correspondants avec les trois directeurs régionaux. « Nous pouvons accompagner les MSP dans leur informatisation en étant leur interlocuteur unique », souligne Thierry Cazettes. 19 maisons de santé sont en cours d’équipement et trois « tournent ».
Weda est opérationnel dans une dizaine de MSP et « nous en avons une quarantaine en cours d’installation », assure Fabrice Greenbaum. L’entreprise innovante du Languedoc-Roussillon est présente dans tous les salons, offre des tests de reprise des données et fait beaucoup évoluer son logiciel (gestion de la messagerie interne avec Post-It prévu, module vitale zen de télétransmission intégré en juin, etc.). « Avec une solution en ligne, les médecins peuvent commencer à travailler ensemble même si les murs de la MSP ne sont pas terminés… »
Longtemps tournée vers la télétransmission en ligne des FSE dans les centres de santé (110 centres équipés), la société Aatlantide (+ 30 % de croissance en 2013) s’est dotée d’un dossier patient et a obtenu le label pour Acteur. Gérard Morard-Lacroix constate que l’informatisation des MSP s’aborde très différemment de celle des centres : « En centre de santé, le médecin vient pour travailler en équipe. Dans les MSP, les professionnels n’ont pas encore intégré la notion d’équipe de soins et ne sont pas encore prêts au partage. Ils veulent retrouver leurs habitudes dans le logiciel qui doit être paramétrable. Les médecins jouent souvent le jeu mais ce sont les infirmières qui veulent garder leur logiciel et ajoutent : "Pour communiquer, je n’ai qu’à ouvrir la porte d’à côté." En plus, il faut travailler en mode projets. Ce qui a un coût. »
En réseau avec un serveur, ça marche aussi
Hellodoc avait bien senti le vent tourner en voyant certains utilisateurs s’intéresser aux MSP. L’éditeur a aussitôt déposé une demande de labellisation, comptant sur son expérience de gestion des centres de santé (150 centres en télétransmission). Trop vite peut-être, ce qui lui a valu de perdre le label lors de la visite de conformité. Mais Hellodoc a retrouvé son galon en février dernier. « Le label est indispensable sur ce marché stratégique et fondamental. Notre offre plaît, estime le nouveau directeur d’Imagine Éditions, Fabien Bréget, car nous couvrons beaucoup de spécialités avec une large palette de fonctionnalités. Nous avons des responsables projets dans les agences et nos distributeurs locaux font le suivi de l’installation. De plus, nous pratiquons des prix dégressifs en fonction du nombre de licences. » Et, annonce-t-il, le nouvel Hellodoc 6 aura une version « full Web ».
« C’est une tendance de fond pour le marché du logiciel, explique aussi Franck Frayer, président de CompuGroup Médical en France (qui a racheté Imagine en janvier voir pXXX), il est donc normal que nous soyons présents et notre logiciel leader Axisanté 5 est sur une trajectoire de labellisation. Nous avons choisi d’être sérieux et de développer ce qui lui manquait comme la gestion des droits. C’est fait. Il est facilement paramétrable pour les professions paramédicales et nous avons déjà l’agrément SESAM-Vitale infirmière, kiné etc. pour la télétransmission avec Axiam. » En ligne ou pas en ligne, ce n’est pas vraiment la question puisqu’on peut porter Axisanté en mode terminal serveur avec un serveur hébergé sous agrément HDS.
Logiciel issu des réflexions d’une société savante et impliqué dans des réseaux de recherche, éO est le dernier en date à avoir obtenu son label et attend sa visite de conformité. « Les tableaux de bord de suivi des pathologies, c’est nous qui les avons inventés, rappelle son éditeur, Silk Informatique, nous avons déjà beaucoup d’éléments du niveau 2. Il fallait sortir un éO « maisons de santé ». C’est fait et un Pôle de santé vient de nous le commander. »
Medistory met en avant son service de récupération de données, sa structuration et sa recherche multicritères efficaces, son parfait fonctionnement en réseau. Mais Prokov n’a pas jugé nécessaire jusqu’ici de passer la labellisation ce qui ne l’empêche pas d’être présent aux journées de la FFMPS. Il faudrait déjà que l’éditeur nancéen accepte de se soumettre aux obligations du cahier des charges comme la compatibilité avec le DMP. « On examinera le prochain cahier des charges. Pour le moment, on encourage nos utilisateurs à trouver des solutions de partage avec les paramédicaux… » Ce qu’ils font (voir pages suivantes).
Article précédent
Carburant d’avenir
Article suivant
Choix du logiciel en MSP : l’unicité du logiciel ne fait pas (encore) l’unanimité des PS
Faut-il déjà craquer pour la 4G ?
Carburant d’avenir
Pour les éditeurs : un marché stratégique
Choix du logiciel en MSP : l’unicité du logiciel ne fait pas (encore) l’unanimité des PS
Maisons et Pôle de santé : l’informatique au centre
Ingenico renouvelle sa gamme de terminaux en 2014
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature