De nombreux patients douloureux chroniques ne sont pas satisfaits par une utilisation prolongée des antalgiques, leur reprochant leur manque d’efficacité ou leurs effets secondaires. « Lorsque nous voyons ces patients douloureux depuis des mois, voire des années, ils ont déjà tout essayé, et plus rien ne marche. Ils ne veulent plus prendre de médicaments. C’est difficile pour nous, et nous sommes alors obligés de leur proposer d’autres approches de prise en charge globale, physique et psychologique », explique la Dr Monique Latare, anesthésiste algologue à Dax.
De multiples méthodes non médicamenteuses, non invasives de traitement de la douleur se sont ainsi développées depuis de nombreuses années, et il existe désormais toute une palette de techniques que les médecins incluent dans leurs consultations et qui gagnent leurs lettres de noblesse. Après avoir été parfois décriées, elles sont aujourd’hui reconnues par les instances médicales, et investissent les hôpitaux. Dans la grande majorité des cas, elles sont complémentaires d’une prise médicamenteuse raisonnée.
TENS, Scenar, champs magnétiques
Parmi ces techniques destinées à soulager la douleur, la neurostimulation électrique transcutanée (TENS), basée sur le principe du gate control et de la stimulation endorphinique, est bien connue. Consistant à transmettre des impulsions électriques de basse fréquence par l’intermédiaire d’électrodes placées sur la peau, elle est indiquée pour toutes sortes de douleurs : douleurs rachidiennes, sciatiques, névralgies cervicobrachiales, articulaires, neuropathiques…
« Le système Scenar, pour self-controlled energo-neuro-adaptative régulator, est moins connu en France. Nous l’utilisons avec succès depuis cinq ans », souligne la Dr Latare. Le Scenar a été développé en Russie dans les années 70. Utilisé aujourd’hui dans plus de 100 pays, il est enregistré comme dispositif médical dans l’Union européenne pour son efficacité antalgique et anti-inflammatoire. Cet appareil de neurostimulation permet de soutenir les systèmes de régulation et de réparation de l’organisme.
Il utilise des impulsions électriques modulées, envoyées sur des zones réflexes cutanées bien précises. Équipé d’un système de biofeedback basé sur l’impédance cutanée, il mesure la réaction cutanée au signal. Les paramètres du signal se modifient automatiquement selon la réponse du corps. Cette interaction permet un effet thérapeutique optimal. La particularité de cette technique est son action locale par stimulation des cellules, tissus et organes depuis leur projection dermique, et centrale sur les systèmes nerveux et hormonaux.
La magnétothérapie, quant à elle, repose sur les effets des champs magnétiques sur l’organisme : activation ionique, régénération tissulaire… On utilise surtout la magnétothérapie pulsée. Elle possède des propriétés analgésiques, anti-inflammatoires, myorelaxantes…, et ses indications sont nombreuses : douleurs musculaires et tendineuses, ostéoporose, fibromyalgie, arthropathies inflammatoires ou dégénératives. Elle nécessite en général 20 séances, à un rythme de 2 à 3 par semaine. Son efficacité est prévisible à partir de 7 à 8 séances, en fonction de la pathologie et de l’état douloureux initial. « De plus en plus, nous combinons toutes ces techniques », précise la Dr Latare. On peut encore citer l’acupuncture, l’auriculothérapie, l’hypnose ericksonienne, la thérapie EMDR (eye movement desensitization and reprocessing), la méditation de pleine conscience… « Tous ces nouveaux traitements de la douleur nous donnent de bons résultats, et c’est très encourageant, car ces patients ne sont pas faciles », conclut l’algologue.
D'après un entretien avec le Dr Monique Latare, consultation de la douleur (CH de Dax-Côte d’Argent)
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