Le médecin généraliste, parce qu’il connaît bien l’histoire du patient, ses antécédents, son environnement familial et professionnel, sa situation sociale, est le plus à même de jouer le rôle de pivot dans la coordination des soins et de fluidifier le parcours de son patient dans la prise en charge globale de sa maladie chronique.
Des pathologies qui deviennent chroniques
Les maladies chroniques sont en nette augmentation du fait du vieillissement de la population, de l’allongement de la durée de vie et des énormes progrès thérapeutiques. « Dans les pays développés, les maladies chroniques inflammatoires représentent la troisième cause de mortalité. En Nouvelle-Aquitaine, elles concerneraient 700 000 personnes, 15 % de nos patients », souligne le Dr Andreï Vial, médecin généraliste à Dax. De plus, certaines pathologies ont une évolution très prolongée en raison de l’efficacité de traitements de plus en plus performants, et deviennent, de ce fait, des maladies chroniques.
« Nos patients vivent plus longtemps et avec de nombreuses comorbidités. Notre rôle est essentiel pour bien expliquer la maladie et le traitement au patient, et anticiper les situations à moyen, voire plus long terme », explique le Dr Vial. Le traitement doit être personnalisé, s’adapter à l’évolution de la maladie, et prescrit en accord avec le patient, ce qui suppose de bien connaître celui-ci et son environnement. « Dans le cas de l’arthrose, par exemple, il existe tout un éventail de possibilités thérapeutiques (antalgiques, anti-inflammatoires, cures thermales, kinésithérapie, infiltrations, chirurgie…) qu’il faut exposer au patient en évoquant la balance bénéfices-risques. La relation médecin-patient se noue dans la confiance, et il faut toujours s’adapter au mieux aux besoins et désirs du patient. On n’impose pas, on propose. »
Responsabiliser et orienter
Il faut responsabiliser le patient en le rendant plus autonome dans la gestion de son traitement, et l’inciter à bien prendre ses médicaments, même lorsque la maladie est asymptomatique. S’assurer de la bonne observance thérapeutique est souvent difficile, tout comme savoir ce que le patient prend en automédication (en phytothérapie, par exemple).
Interlocuteur privilégié du patient et des aidants, le médecin généraliste joue aussi un rôle prépondérant dans la prévention et l’éducation thérapeutique. Souvent du fait de la complexité des pathologies chroniques, une approche globale, multidisciplinaire, est nécessaire. Le médecin généraliste doit orienter le patient vers les autres professionnels médicaux et paramédicaux (kinésithérapeutes, infirmiers), selon ses besoins aux différentes étapes du parcours de soins, faire le lien avec le médecin spécialiste hospitalier ou libéral, et diriger, si besoin, vers les aides sociales.
D'après un entretien avec le Dr Andreï Vial, médecin généraliste à Dax
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