Désormais, la recherche s’oriente vers des antidiabétiques allant plus loin que le simple contrôle glycémique. En raison des comorbidités et des complications de la maladie, des traitements à effet combiné sur le poids et le risque CV ou rénal sont désormais privilégiés. Panorama des principales études présentées à l’EASD.
LY3298176 : des arguments de poids pour les “twincrétines”
Agoniste à la fois du récepteur GIP et GLP-1, le LY3298176, utilisé pendant 26 semaines, est plus efficace que le dulaglutide (agoniste du GLP-1), à la fois sur le contrôle de la glycémie et sur le poids. Cette double incrétine (twincrétine) a permis de faire baisser le taux d’HbA1C de 1,06 à 1,94 % selon les doses utilisées (contre 1,21 % avec le dulagluide et 0,06 % avec le placebo). Cette tendance se confirme avec un pourcentage élevé de patients à l’objectif thérapeutique d’HbA1c de 7 % (de 32 à 90 % des patients, selon les doses) voire de 6,5 % (de 15,4 à 82 %). Le LY3298176 a aussi été particulièrement efficace sur le poids : 71 % des patients ont en effet perdu plus de 5 % de leur poids et 39 % plus de 10 %. Avec les doses les plus élevées, la perte de poids moyenne a été supérieure à 11 kg. En dehors d’effets indésirables digestifs (sans toutefois de tendance aux pancréatites), le LY3298176 a été bien toléré.
Étude HARMONY : un effet CV marqué avec l’albiglutide
Alors que l’albiglutide (analogue du GLP-1 de GlaxoSmithKline) ne permet qu’à 26 % des patients d’atteindre une HbA1c à 7,5 %, cette molécule abaisse de 75 % le risque d’infarctus du myocarde chez les malades à très haut risque CV, après en moyenne 1,6 an de traitement. Ce qui a fait l’ironie de la présentation de l’étude Harmony à l’EASD, c’est que ce traitement n’est plus commercialisé ! L’albiglutide réduit de 22 % l’incidence des évènements cardiaques graves (7 % contre 9 % sous placebo), sans pour autant diminuer le taux de décès. Cet essai démontre une fois de plus l’intérêt cardiovasculaire de la classe des analogues du GLP-1. Il pourrait inciter à un nouveau développement de l’albiglutide pour une population de diabétique à très haut risque d’infarctus.
Étude CVD REAL : moins d’accidents CV en vie réelle avec les anti-SGL2
En vie réelle, les anti-SGLT2 (dapagliflozine, empagliflozine, ipragliflozine, canagliflozine, tofogliflozine ou luseogliflozine) diminuent les accidents CV de 49 %, les hospitalisations pour insuffisance cardiaque de 36 %, les infarctus du myocarde de 19 % et les AVC de 32 % par rapport aux autres antidiabétiques, selon les résultats de l’étude CVD REAL menée sur 400 000 patients, avec un bénéfice observé y compris en prévention primaire chez des sujets non sélectionnés.
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