La stimulation du système immunitaire a été une voie de recherche depuis de nombreuses années, mais toujours mise en échec. L’ipilimumab a été la première immunothérapie, avec des résultats probants mais insuffisants dans le mélanome métastatique. Puis les anti-PD1 ont montré dans les mélanomes de stade IIIC (non résécables) ou IV (métastatiques), un taux de réponse prolongée dans 35 à 40 % des cas, avec plus de 2 ans de recul. Les données à 3 ans ont été présentées début juin à Chicago, au congrès de l’American association of clinical oncology (ASCO). À 3 ans, 42 % des patients sont vivants et 57 % répondeurs maintiennent la réponse tumorale et ce malgré l’interruption pour la majorité d’entre eux.
« Nous disposons aujourd’hui de deux grandes familles thérapeutiques : les thérapies ciblées et les anti-PD1 », indique la Dr Christine Mateus (Villejuif). Les premières, avec les inhibiteurs de BRAF et MEK en association, permettent d’obtenir des taux de réponse très élevés, de l’ordre de 80 %, mais des résistances secondaires peuvent apparaître après un délai d’un an en moyenne. Les données à 3 ans des combinaisons anti-BRAF et MEK ont été également présentées à l’ASCO 2016, avec des résultats en survie globale similaire aux anti-PD1 (44 %) mais des patients toujours sous traitement.
Séquence
Toute la problématique actuelle est de définir les meilleures séquences thérapeutiques. L’association de ces deux types de traitement semble en effet mal tolérée. Pour les patients dont le mélanome est BRAF muté et donc candidats aux thérapies ciblées, mais aussi l’immunothérapie, quelles molécules seraient les plus efficaces en première ligne ? Comment et quand arrêter le traitement par anti-PD1 ? « Les anti-PD1 sont actuellement indiqués en première ligne dans le mélanome métastatique, mais s’ils sont remboursés en première ligne en l’absence de mutation BRAF, ils ne le sont qu’en deuxième ligne pour les BRAF mutés, sans que cela ne repose sur de réelles bases scientifiques », souligne la Dr Christine Mateus.
D’après un entretien avec la Dr Christine Mateus, Gustave Roussy, Villejuif
Article précédent
Ne pas sous-traiter les cancers du sein
Article suivant
Le coût des médicaments innovants en débat
L'année immunothérapie
Focus sur la progression métastatique
La place de la chimiothérapie néo-adjuvante
Le futur de l'immunothérapie
Une avancée majeure pour le CBNPC
Ne pas sous-traiter les cancers du sein
Les anti-PD1 cherchent la meilleure séquence
Le coût des médicaments innovants en débat
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024