Diagnostic du cancer de la prostate

L’intérêt de biopsies répétées

Publié le 26/04/2012
Article réservé aux abonnés

UN GRAND NOMBRE d’hommes sont soumis à des biopsies répétées de la prostate après un premier résultat négatif en raison de la persistance d’une suspicion clinique de cancer. Bien que ces biopsies révèlent plus souvent des cancers de bas grade, des auteurs allemands ont voulu préciser le niveau de risque de cancer cliniquement significatif chez ces patients. Ils ont revu rétrospectivement les résultats des biopsies pratiquées chez 6 729 hommes, parmi lesquels 764 avaient subi une seconde biopsie après un premier examen négatif. Ces patients étaient âgés en moyenne de 65 ans, le taux médian de PSA était de 6,20 ng/ml et le volume prostatique de 47 cm3 Globalement, le diagnostic de cancer de la prostate a été porté sur la première biopsie chez 3 669 hommes (54,6 %) et sur la seconde chez 199 patients (26 %).

L’âge et le taux de PSA n’étaient pas significativement différents entre les deux groupes ; en revanche le diagnostic de cancer de la prostate a été plus fréquemment porté sur la première biopsie que sur la seconde lorsque le volume prostatique était inférieur à 50 cc (63,3 % versus 50,3 %, p ‹ 0,01).

La proportion de patients présentant un cancer de faible risque (taux de PSA inférieur à 10 ng/ml, score de Gleason à 6, stade clinique ≤ T2a, nombre de carottes biopsiques positives ≤ 2) était significativement plus importante dans le groupe ayant subi plusieurs biopsies que dans celui diagnostiqué par le premier examen (36, 2 % versus 23,6 %).

Toutefois, le taux global de cancers à risque élevé et intermédiaire diagnostiqués sur la première biopsie et sur les biopsies itératives était respectivement de 76,4 % et 63,8 %. Ainsi, après une première biopsie négative, un cancer de la prostate a été diagnostiqué par la répétition des biopsies chez plus d’un quart des patients. En dépit de caractéristiques globalement plus favorables, les cancers diagnostiqués sur des biopsies successives sont dans près de deux tiers des cas des cancers à risque intermédiaire ou à haut risque. Les hommes pour lesquels persiste une suspicion clinique de cancer après une première biopsie négative devraient être informés de l’intérêt diagnostique de biopsies répétées, conseillent les auteurs de cette étude.

Rink M, et coll. High rates of significant prostate cancer are detectable in repeat biopsies.

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9120