Hypertrophie bénigne de la prostate

Place de choix du médecin traitant

Publié le 26/04/2012
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L’HYPERTROPHIE BÉNIGNE de la prostate (HBP) macroscopique touche 50 % des hommes de plus de 50 ans et, en Europe, 24 millions d’hommes sont gênés par des troubles du bas appareil urinaire liés à une HBP… Mais plus de la moitié d’entre eux attendent près de deux ans pour en parler à leur médecin, souligne le Pr Mark Emberton (Londres).

Pour le Dr Bert-Jan de Boer (Pays-Bas), le médecin traitant occupe une place de choix pour poser le diagnostic d’HBP non compliquée et choisir le traitement adapté. Suggéré par l’interrogatoire mettant en évidence l’existence de troubles urinaires – dont la sévérité sera évaluée par le score IPSS (International Prostate Symptom Score) et l’impact évalué sur la qualité de vie –, le diagnostic d’HBP sera confirmé par l’examen clinique (toucher rectal) et les résultats d’une échographie abdominale (examen optionnel). Le recours à un spécialiste s’impose lorsque les symptômes sont sévères (IPSS› 19), en cas de rétention aiguë d’urine ou lorsqu’il existe des signes d’activité tumorale.

Les patients qui n’éprouvent qu’une gêne modérée n’altérant pas leur qualité de vie (IPSS ‹ 8) n’auront que des conseils hygiénodiététiques et un suivi bisannuel. En revanche un traitement médical de première intention est conseillé chez les patients qui ont des symptômes irritatifs et obstructifs patents. Deux familles sont indiquées en monothérapie : les alphabloquants, qui contribuent au relâchement des fibres musculaires lisses de la prostate et du col de la vessie et les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase, qui réduisent le volume prostatique et améliorent les symptômes urinaires. Des données récentes suggèrent qu’une bithérapie associant un alphabloquant et un inhibiteur de la 5-alpha-réducase est supérieure à une monothérapie (1).

Le traitement chirurgical, indiqué chez les patients présentant des formes sévères d’HBP ou résistantes au traitement médical, permet d’obtenir les meilleurs résultats sur les troubles mictionnels et sur la levée de l’obstruction urodynamique, mais au prix d’effets secondaires (éjaculation rétrograde, incontinence urinaire).

Conférence de presse organisée par GSK.

(1) Oelke M, Bachmann A, Descazeaud A, et coll. EAU Guidelines on the tratment of Non-neurogenic Male LUTS 2011.

 Dr Micheline Fourcade

Source : Le Quotidien du Médecin: 9120