L’AVÈNEMENT DE NOUVEAUX médicaments et la définition de marqueurs permettant d’affiner le choix thérapeutique figurent parmi les grands progrès de l’urologie au cours des dernières années. Une évolution qui concerne surtout aujourd’hui le cancer, soit 50 % de la pathologie urologique, et particulièrement le cancer de la prostate et le cancer du rein. Pour le cancer de la vessie, les avancées sont moindres mais réelles, avec également le développement de marqueurs laissant présager des progrès thérapeutiques dans les années à venir.
La voie est donc largement ouverte, à tel point, note le Pr Abbou, que « l’on assiste aujourd’hui à une véritable avalanche de molécules, dont beaucoup ont un effet réel, bien que parfois encore limité et surtout variable d’un malade à l’autre. C’est alors tout l’intérêt des marqueurs qui se développement actuellement et permettent de déterminer les patients qui seront susceptibles de bénéficier d’un traitement et ceux pour lequel il n’aura qu’un effet très limité. L’objectif à terme est de parvenir à déterminer quelle molécule utiliser pour quel patient ».
Le revers de ces avancées thérapeutiques est le coût très élevé de ces nouvelles molécules : trente fois, voire plus, que celui des traitements actuels. C’est un problème majeur à une époque de restrictions budgétaires. « Mais l’on sait bien, souligne le Pr Abbou, qu’il est impossible d’arrêter une évolution. Évolution d’ailleurs indispensable car, que ce soit pour le cancer du rein, de la prostate ou de la vessie, nous n’avions pratiquement aucun traitement médical à proposer à nos malades. Dans le cancer de la vessie, par exemple, la chimiothérapie n’est efficace que dans 20 à 30 % des cas. Aujourd’hui nous sortons de cette situation de pénurie ».
L’urologie, comme d’autres disciplines, va également bénéficier du développement de nouvelles technologies, avec des progrès considérables dans la qualité des images, des instruments, et la robotique qui explose véritablement. Ces progrès techniques contribueront aussi à affiner les traitements. Dans le cancer de la prostate, par exemple, là où l’on réalise aujourd’hui une prostatectomie totale, il sera possible de cibler la zone tumorale repérée par l’imagerie et de faire une thérapie focale.
La principale difficulté réside actuellement dans l’évaluation de ces nouvelles technologies, beaucoup plus difficiles que celle de nouveaux médicaments, car la performance de ces outils est très étroitement dépendante de l’opérateur. Une évaluation réalisée sur des registres de patients traités par des opérateurs de niveaux différents aboutit en moyenne à minorer la valeur de l’instrument. À l’opposé, une évaluation sur des séries d’experts rend d’excellents résultats qui ne seront pas reproductibles par tous. Les modalités d’évaluation les plus justes restent donc à définir.
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