Les prurits sine materia, c’est-à-dire sans lésion dermatologique causale, peuvent relever de nombreuses étiologies systémiques (hépatique, rénale, hématologique, endocrinienne, iatrogène), mais aussi être d’origine psychogène, neuropathique ou rester idiopathiques. L’analyse rétrospective d’une cohorte de 197 patients hospitalisés pour un prurit sine materia dans le service de dermatologie du CHU de Brest, montre que les deux sexes sont également représentés et que l’âge moyen est de 66,7 ans. Des lésions de grattage étaient présentes chez 65,5 % des patients.
Les principales causes identifiées étaient le prurit psychogène (41 %) et neuropathique (36,5 %), soulignant l’importance de l’évaluation psychologique et de la réalisation de biopsies cutanées étagées, qui montrent des lésions des petites fibres en cas de suspicion de prurit neuropathique. Les autres relevaient de causes endocriniennes (12 %), hématologiques (10 %) et iatrogènes (7 %). Si une seule étiologie était identifiée chez 69,5 % des patients, chez près d’un tiers des cas on retrouvait deux causes parfois plus, le prurit étant volontiers multifactoriel chez des patients souvent âgés, polypathologiques et polymédicamentés. Le prurit était idiopathique dans près de 21 % des cas.
Le traitement étiologique était souvent inefficace sur le prurit. Les traitements symptomatiques topiques (émollients, dermocorticoïdes) ou systémiques (gabapentinoïdes, antidépresseurs, antihistaminiques) étaient également assez décevants.
M. Robert. SFD 2020, P299
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