Après un diabète gestationnel

Les bénéfices métabolomiques de l'allaitement

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Publié le 24/10/2019
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Des analyses de signature métabolomique menées dans le cadre du consortium européen DynaHealth montrent qu’il est possible de réduire le risque de diabète de type 2 après un diabète gestationnel, par un allaitement prolongé de plus de 3 mois.
Agir peut changer la donne

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Crédit photo : phanie

Le consortium DynaHealth, projet de recherche financé au niveau européen, vise notamment à mieux définir les liens entre facteurs psychosociaux et diabète. Obésité et diabète de type 2 se transmettent en effet de génération en génération suivant un cercle vicieux : obésité avant et durant la grossesse, diabète gestationnel (DG), qui peut induire un diabète de type 2 (DT2) chez la mère en post partum et une macrosomie fœtale, elle-même génératrice d’obésité pendant l’enfance, etc.

Différentes études, notamment l’étude prospective allemande GDM, qui a suivi depuis 1989 plus de 300 femmes ayant développé un DG et leurs enfants, ont bien souligné l’augmentation du risque de DT2 chez ces femmes après la grossesse. Ce risque est de plus de 60 % après 14 ans de suivi en post partum, mais il peut être réduit en cas d’allaitement pendant plus de 3 mois.

Des analyses de signature métabolomique menés dans le cadre de DynaHealth ont pu mettre en évidence une modification du taux de certains métabolites sous l’effet d’un allaitement de plus de 3 mois : baisse des acides aminés à chaîne latérale ramifiée et des glycérophospholipides (métabolites dont les taux sont augmentés dans le DT2). « L’allaitement semble ainsi reprogrammer le profil métabolique vers une forme "non diabétique". Pourtant paradoxalement, les femmes ayant eu un DG ont tendance à moins allaiter et ce moins longtemps », a indiqué le Pr Sylvain Sebert (Oulu, Finlande). Un constat qui souligne l’importance de mesures interventionnelles pour favoriser l’allaitement chez les femmes ayant eu un DG.

D’autres travaux ont montré qu’il existe une corrélation intergénérationnelle des indices de masse corporelle mais que, là aussi, des mesures telles que la pratique d’une activité physique permettent de faire évoluer le profil métabolique des enfants vers une forme « non diabétique ».

D’après les communications du Pr Sylvain Sebert (Oulu, Finlande) et de la Dr Sandra Hummel (Munich, Allemagne)

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin