Des chercheurs canadiens ont comparé deux populations adultes du sud de l’Ontario, l’une vivant dans une ville particulièrement « marchable », néologisme signifiant qu’on peut y marcher (commerces et services à proximité par exemple), l’autre dans une commune très automobile-dépendante. Après 10 ans de suivi, et ajustement sur différentes variables à l’inclusion, ils ont observé un moindre risque de développer un diabète dans la première population, vivant dans une ville moins tentaculaire. Cette réduction du risque, de 13 %, n’est toutefois observée que chez les adultes jeunes et d’âge moyen, pas chez ceux de plus de 65 ans.
Une autre étude, qui a pour sa part comparé plusieurs villes, a montré que l’incidence de l’obésité, du surpoids et du diabète était moindre dans les communes les plus marchables. Sur une période de 10 ans, le risque de diabète avait diminué de 7 % dans les villes les plus marchables, tandis qu’il avait augmenté de 6 % dans celles où la voiture était nécessaire dans la vie quotidienne. Parallèlement, l’incidence de l’obésité et du surpoids avait été réduite de 9 % dans les villes marchables et s’était accrue de 13 % dans les autres communes.
Pour l’un des chercheurs, le Dr Gillian Booth (Toronto), la façon de construire les villes représente l’un des moyens de lutte contre la sédentarité et ses conséquences. Chaque occasion de marcher, pour accompagner les enfants à l’école ou aller à l’épicerie du coin peut avoir un impact bénéfique.
Et comme l’a souligné l’épidémiologiste Marisa Creatore (Toronto), ces études montrent aussi comment l’environnement dans lequel on vit peut influencer les habitants à être plus actifs. Ainsi, dans les villes marchables, les habitants sont trois fois plus enclins à se déplacer à pied ou à utiliser un vélo et deux fois moins nombreux à choisir la voiture comme moyen de transport que dans les autres villes.
Booth LG et al. Abs 383-OR.
Creatore MI et al. Abs 76-OR
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