La vaccination maternelle doit devenir une « priorité de santé publique », plaide, dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde, une cinquantaine de professionnels de santé et de parlementaires, dont le Pr Patrick Rozenberg, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), le Dr Bertrand De Rochambeau, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (SYNGOF), ou encore le Pr Bruno Lina, directeur du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires et membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).
Malgré les recommandations des autorités de santé en faveur de la vaccination contre la coqueluche, la grippe, le Covid-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS) depuis 2024, les taux de couverture restent insuffisants. Seules 21 % des femmes enceintes étaient, par exemple, vaccinées contre la grippe entre 2019 et 2021. Et les taux de couverture varient selon la situation socioprofessionnelle ou géographique. Pour la grippe toujours, la couverture atteint 31,8 % chez les femmes en activité avec un revenu élevé, contre 10,7 % chez celles au chômage.
Des « freins importants »
Si « les causes de ce phénomène sont multiples », trois « freins importants » pourraient être levés : « le manque de clarté de l’information, l’insuffisante perception du risque et la complexité du parcours vaccinal », est-il listé. Pour relever ces défis, trois « initiatives concrètes » sont mises en avant.
Il s’agit d’abord de simplifier et d’adapter le calendrier vaccinal, « clé de voûte de la politique vaccinale en France ». Les signataires proposent l’élaboration d’un calendrier spécifique à cette population qui pourrait être remis lors des consultations de suivi de grossesse.
L’enjeu est par ailleurs de favoriser l’accès direct à la vaccination maternelle lors des consultations en ville et à l’hôpital. Se référant à une étude publiée en 2019 dans Plos One, les auteurs rappellent que la mise à disposition gratuite de doses dans les maternités est un facteur d’amélioration significative du taux de vaccination maternelle. Il est ainsi « primordial d’accroître le nombre de structures bénéficiant du statut de centre de vaccination » et de fournir vaccins et équipements aux centres de PMI et aux cabinets libéraux impliqués dans le suivi de cette population.
Enfin, les signataires plaident pour une campagne de sensibilisation nationale destinée à informer les femmes enceintes et leurs proches, à lutter contre l’hésitation vaccinale et la crainte d’un impact négatif de la vaccination sur le nourrisson. Cette campagne « serait déployée en amont de la Journée internationale d’action pour la santé des femmes, le 28 mai, et de la saison hivernale », proposent-ils.
À côté de ces initiatives, les auteurs appellent à inscrire la vaccination maternelle comme priorité de la stratégie vaccinale 2025-2030 et à lancer un plan d’action national.
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