Les bénéfices potentiels du chocolat sur la santé, en particulier sur le risque cardiovasculaire, font l’objet de nombreuses études, fondamentales, épidémiologiques ou observationnelles, sans qu’aucune preuve formelle n’ait pu à ce jour être apportée. Historiquement, c’est l’observation des chiffres tensionnels dans une ethnie indienne originaire d’un archipel du Panama, en Amérique Centrale, qui a déclenché cet intérêt pour le produit de la fève de cacao : les sujets n’ayant pas émigré, grands consommateurs de boissons chocolatées (3 à 4 fois par jour), ont des valeurs tensionnelles bien plus basses que leurs congénères ayant quitté l’archipel et adopté d’autres habitudes alimentaires.
Les travaux fondamentaux ont pour leur part montré que certains composés flavonoïdes du cacao, les flavonols, ont des effets positifs sur la sphère cardiovasculaire. Notamment, ils entraînent une augmentation de l’élasticité artérielle et de la fonction endothéliale, susceptibles de réduire les chiffres tensionnels, et ont un effet antiagrégant plaquettaire et anti-inflammatoire.
« Les études cliniques ont apporté des preuves d’une possible baisse de la pression artérielle, mais aucune n’a démontré de réduction du risque cardiovasculaire », insiste le Dr Hansel avant de préciser que tous les chocolats ne sont pas riches en flavonols.
La teneur en flavonol
En pratique, il est impossible de connaître la teneur en flavonol du produit fini, même s’il s’agit du chocolat le plus riche possible en cacao ( ›70 %), sans graisse végétale ajoutée et peu sucré. En 2013, la Commission européenne a toutefois accordé le droit à une entreprise d’apposer une allégation santé sur certains de ses produits fabriqués selon un procédé garantissant la teneur en flavonols. Il s’agit de la première allégation santé pour le chocolat, qui ne concerne donc que quelques produits.
« Pour le consommateur, à défaut des chocolats dont la teneur en flavonol est bien documentée, le chocolat ne peut donc être recommandé pour ses bénéfices pour la santé et doit rester un aliment plaisir. Dans quelles limites ? « Sans problème tant que la consommation n’est pas compulsive, que le profil lipidique reste normal et que le sujet ne prend pas de poids », estime le Dr Hansel.
D’après un entretien avec le Dr Boris Hansel, service endocrinologie, diabétologie, nutrition, hôpital Bichat, Paris.
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