Gêne respiratoire chez une apprentie boulangère

Publié le 10/04/2012
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Crédit photo : PHANIE

UNE JEUNE femme de 22 ans consulte pour bilan de gêne respiratoire sur son lieu de travail, à savoir une boulangerie. Son premier contact avec la farine de blé a lieu lors d’un stage de découverte professionnelle en boulangerie à l’âge de 12 ans. Très intéressée par la profession, à chaque vacance scolaire durant plusieurs années, elle aide à la vente du pain.

À l’âge de 16 ans, toujours pendant ses vacances, le boulanger lui propose un poste au fournil. Une toux peu invalidante apparaît lors de la manipulation de sac de farine mais le lien avec l’origine professionnelle n’est pas établi.

À l’âge de 19 ans, elle est embauchée dans une boulangerie de campagne et donc, quotidiennement, en contact avec la farine de blé, son activité se répartissant entre un poste de vendeuse et un poste au fournil. La toux s’intensifie mais, là encore, le lien de causalité n’est pas recherché.

En2009, elle travaille pour le compte d’une agence d’intérim dans une nouvelle boulangerie. À l’époque, elle tousse de façon de plus en plus fréquente. Elle change à nouveau de boulangerie.

Dyspnée, sifflements, toux.

À partir de décembre 2010, elle se plaint d’une gêne respiratoire avec dyspnée intermittente, sifflements pulmonaires nocturnes plus fréquents associés à une toux. Elle travaille quotidiennement et habite dans un appartement attenant à la boulangerie. Ce logement sert également de réserve au boulanger pour y stocker des cartons de pain de seigle fabriqués à l’avance.

La patiente est traitée de décembre 2010 à mai 2011 pour une bronchite avec, dans un premier temps, une antibiothérapie suivie d’une prescription de corticoïdes inhalés. Son état préoccupe le médecin traitant qui l’adresse à l’allergologue pour bilan. Les tests cutanés sont positifs à la farine de blé utilisée ainsi qu’à la farine de seigle. Les épreuves fonctionnelles respiratoires objectivent un syndrome obstructif. Le dosage des IgE spécifiques farine de blé et farine de seigle sont positifs à des taux significatifs. La patiente doit stopper son activité professionnelle. Une déclaration de maladie professionnelle en tableau N° 66 est rédigée ainsi qu’une demande de dossier auprès de la MDPH.

 Dr C. Q.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9112