Le sport chez l’asthmatique

Publié le 10/04/2012
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Crédit photo : AFP

L’ASTHME D’EFFORT s’exprime sous la forme d’une crise typique d’asthme ou de façon plus atypique par une toux, des sifflements pulmonaires, une dyspnée isolée ou encore une baisse des performances sportives de l’enfant. Il peut parfois servir de signe d’apparition à un asthme futur ou se déclencher lors d’une activité sportive en atmosphère froide et sèche. Des moyens simples sont mis à la disposition pour prévenir une crise : un échauffement progressif de dix minutes et ou la prise d’un bronchodilatateur 10 à 15 minutes avant l’effort. Chez l’enfant, ces mesures peuvent être appliquées en milieu scolaire par l’intermédiaire du projet d’accueil individualisé (PAI). Malheureusement la méconnaissance de ces mesures ou l’absence de leur application amènent parfois à rédiger un certificat d’exemption de la course d’endurance.

La pratique de l’équitation

Tout asthmatique désirant pratiquer l’équitation doit bénéficier d’un bilan allergologique à la recherche d’une sensibilisation ou d’une allergie avérée au cheval ou aux moisissures présents dans les litières. En cas d’asthme léger, le cavalier prend un antihistaminique et son traitement de fond. Il doit toujours avoir, en balade, un téléphone portable et un spray de bronchodilatateur à portée de main. Une race de chevaux, le bashkir curly, a la « réputation » d’être moins allergisante que les classiques chevaux de selles avec une production moins importante d’allergènes Equ C 1. Quelques élevages existent en France mais pour l’instant peu d’études cliniques validées permettent d’affirmer l’absence de risque allergique avec cette race.

Sous l’eau

La plongée sous-marine avec bouteille est contre-indiquée excepté en cas d’asthme étiqueté « léger » et bien contrôlé par un traitement pris systématiquement. Les critères d’autorisation de la plongée subaquatique de loisir sont régis par des conditions spécifiques établies par la Commission Médicale et de Prévention Nationale de la Fédération française d’études et de sports sous-marine (FFESSM). Ils sont résumés sur le site www.ffessm.fr. Le protocole d’évaluation est effectué systématiquement par un pneumologue ou un médecin habilité par la FFESSM. Le certificat ensuite établi par le médecin est transmis au médecin fédéral qui décide de la non contre indication de la pratique de la plongée subaquatique avec scaphandre :

1. plus de 6 crises d’asthme par an, des antécédents de crises d’asthme graves, d’asthme d’effort ou au froid ou nécessitant un traitement de fond contre indiquent la plongée sous-marine avec bouteille.

2. en cas d’asthme intermittent léger, une épreuve fonctionnelle respiratoire avec courbe débit/volume est demandée. Celle-ci doit être strictement normale.

Les athlètes de haut niveau aussi

Chez les athlètes, le nageur Mark Spitz est le sportif asthmatique le plus connu. Malgré sa pathologie, il a accompli lors des jeux olympiques (JO) de 1972 l’exploit d’obtenir 7 médailles d’or. L’asthme induit par l’exercice se rencontre plus volontiers chez les sportifs de haut niveau. On estime que lors des JO de 1984 à Los Angeles, la fréquence de l’asthme chez les athlètes était de 11 % ; aux JO d’Atlanta en 1996, elle s’élevait à 16.7 %. Même constat lors des JO suivants.

Les premiers cas sont observés chez des skieurs de fond, d’autres sports ont ensuite été incriminés comme le cyclisme, la natation, les sports collectifs d’extérieurs ou l’endurance. On remarque qu’en général cet asthme est favorisé par les activités privilégiant vitesse et puissance, et se déroulant plutôt dans une atmosphère sèche et froide. Toutefois, l’humidité et la présence d’irritants comme les substances chlorées des piscines sont également incriminées.

Le risque majeur pour ces athlètes est d’être étiquetés dopés par certains médicaments pouvant traiter l’asthme mais aussi augmenter les performances. Un certificat d’Autorisation d’usage thérapeutique est délivré par le médecin sportif. Les mesures ont été allégées au 1er janvier 2012 en ce qui concerne certaines molécules. Elles sont consultables sur le site de l’Agence française de lutte contre le dopage https://www.afld.fr

 Dr CATHERINE QUÉQUET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9112