Apnées du sommeil

La PPC ne réduit pas le risque cardiovasculaire

Par
Publié le 20/10/2016
Article réservé aux abonnés

L’apnée obstructive du sommeil affecte 40-60 % des patients qui souffrent d’une pathologie cardiovasculaire. La pression positive continue (PPC) est le traitement non chirurgical de référence du SAOS et son rôle dans la prévention d’événements cardiovasculaires reste incertain.

L’étude SAVE (Sleep Apnea cardiovascular endpoints) est une étude contrôlée, randomisée, ouverte, menée dans 89 centres répartis dans 7 pays (Australie, Chine, Nouvelle-Zélande, Inde, Espagne, États-Unis et Brésil). 2 687 patients âgés de 45 à 75 ans (81 % d’hommes) souffrant d’une maladie cardiovasculaire (coronarienne ou cérébrovasculaire) et présentant un syndrome d'apnée du sommeil (SAS) modéré à sévère ont été inclus.

Ils ont été randomisés en deux groupes : un groupe recevait la PPC et les soins habituels et l’autre groupe n’avait que les soins habituels. La durée moyenne de suivi s’est élevée à 3,7 ans avec une observance en moyenne de 3,3 heures du port du masque par nuit : une durée qui expliquerait, selon les chercheurs, les mauvais résultats. En effet, les résultats des deux groupes sur le critère principal d’évaluation (nombre d’événements cardiovasculaires, mortels ou non) n’ont pas montré de diminution dans le groupe PPC : dans le groupe suivi seul, 15,4 % des patients ont eu un événement cardiovasculaire majeur versus 17 % dans le groupe PPC. Une tendance à une réduction des événements cérébrovasculaires chez les patients qui utilisent la PPC plus de 4 heures par nuit a été observée (mais non significative). Ces résultats confirment ceux de deux études récemment réalisées dans lesquels la PPC n’avait aucun effet sur la pression artérielle (chez des patients non hypertendus…) ou sur la fonction diastolique du ventricule gauche, chez des patients coronariens.

Le traitement par PPC a, par contre, permis d’améliorer la qualité de vie et de réduire significativement la somnolence diurne et l’absentéisme au travail.

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9527