Les spondyloarthrites (SpA) constituent une maladie très hétérogène que ce soit sur le plan clinique ou évolutif. « L’objectif de nos deux études était donc de repérer des clusters, c’est-à-dire des groupes homogènes de patients en fonction de certaines caractéristiques et d’en évaluer la sévérité au cours du temps afin d’adapter au mieux leur prise en charge », explique la Dr Félicie Costantino.
À partir de la cohorte DESIR qui a inclus des SpA axiales, il a été possible d’identifier dès l’inclusion deux phénotypes de SpA : des formes axiales isolées et des formes associées à des atteintes périphériques.
Des formes plus actives cas de lésions périphériques
Les 586 patients ayant été suivis jusqu’à 5 ans ont permis de montrer que les deux sous-groupes ainsi individualisés gardent une évolution distincte au fil du temps. On peut donc déterminer dès le début de la maladie que les formes associées à une atteinte périphérique sont les plus à risque de faire une maladie plus sévère. En effet chez ces patients plus souvent atteints d’arthrites, d’enthésites ou de dactylites, l’activité de la maladie évaluée sur le BASDAI et l’ASDAS est plus élevée. Ils requièrent davantage de traitements de fond par thérapies classiques, ou par biothérapie, et plus d’AINS. Leur qualité de vie est par ailleurs plus altérée que dans les formes axiales pures. Cette évolution plus sévère se vérifie tout au long du suivi. Une étude similaire menée en France en 2009 sur des formes familiales de SpA retrouvait déjà une dichotomie similaire entre formes axiales pures ou axiales et périphériques, ce n’est donc pas spécifique à la cohorte DESIR.
Par contre, si les formes associées à des lésions périphériques sont plus actives et plus sévères, elles sont moins associées à une sacro-iléite radiologique et l’ossification rachidienne est équivalente entre les deux groupes. Ce qui pourrait faire penser que ce n’est pas l’atteinte radiologique qui altère le plus la qualité de vie et qu’elles ne constituent peut-être plus vraiment le problème central dans la maladie.
Cette étude soulève plusieurs questions concernant l’approche des formes axiales et périphériques : doit-on les suivre de façon plus rapprochée ? Être plus interventionniste avec peut-être un recours plus précoce aux traitements de fond ? Cela reste encore à déterminer…
Costantino F. et al. Arthritis & Rheumatology, (Hoboken, NJ). 2016;68(7):1660 8.
Article précédent
Des coûts élevés mais variables
Article suivant
Diminution de la douleur et des AINS consommés
Nouvelles recommandations HAS
Efficacité de l'éducation thérapeutique par une infirmière
Intervenir tôt, mais à bon escient !
Une prise en charge hétérogène
Des coûts élevés mais variables
L’atteinte périphérique marqueur de sévérité
Diminution de la douleur et des AINS consommés
Un sur-risque de cancer avec les biothérapies ?
Un effet structural du méthotrexate
Des facteurs prédictifs de la disparition des calcifications ?
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024