Le groupe de travail de la SFR sur les infections ostéoarticulaires va présenter des recommandations sur la prise en charge des arthrites septiques lors du congrès de la SFR, les dernières recommandations françaises concernant les articulations natives datant de 1992. Pour avoir un état des lieux sur les pratiques, l’étude PEGASE a recueilli les données de 363 cas issus à parts égales de centres hospitaliers universitaires ou périphériques.
On sait que toute arthropathie peut favoriser une arthrite septique. L’étude a retrouvé une arthropathie préexistante, mécanique, microcristalline ou inflammatoire notamment, dans un peu plus de 25 % des cas. La porte d’entrée est généralement hématogène et liée à un foyer à distance dentaire, digestif, urinaire, sur cathéter… Ceci concorde avec la littérature, mais 15 % de ces arthrites sont liées à des inoculations directes après chirurgie ou infiltration.
Un manque de standards
À tous les niveaux, la prise en charge est très hétérogène. Les prescriptions d’antibiotiques varient considérablement, que ce soit sur le type d’antibiotique, la durée du traitement IV ou per os, le choix d’une mono- ou d’une bithérapie, même sur une population bactérienne identique. Le recours à un avis ou à un geste chirurgical (d’emblée ou en cas d’échec du traitement médical) n’est pas standardisé. Et il en est de même pour la recherche d’une porte d’entrée ou d’une endocardite, l’immobilisation, la mise en décharge de l’articulation ou la rééducation.
28 % de complications sévères
L’arthrite septique reste une maladie grave, avec une mortalité qui reste assez élevée (9,5 % dans l’année qui suit), une hospitalisation de longue durée (25 jours en moyenne), des complications sévères fréquentes (28 %) et très diverses (décompensation hépatique, rénale, cardio-respiratoire, métabolique, veinites secondaires aux injections IV d’antibiotiques, escarres ou thromboses veineuses liés à l’immobilisation et à l’état inflammatoire). Environ un tiers des malades gardent des séquelles articulaires, enraidissement ou gêne fonctionnelle surtout, mais pour lesquelles il est difficile dans ce travail rétrospectif de savoir ce qui est lié à l’arthropathie antérieure ou à l’arthrite.
« Dans les recommandations nous insisterons sur le fait que l’arthrite septique reste une urgence diagnostique et thérapeutique, que les prélèvements (hémocultures, ponction articulaire si elle est faisable…) doivent être réalisés avant de débuter une antibiothérapie », annonce la Dr Sophie Godot, Groupe hospitalier Diaconesses-Croix Saint-Simon (Paris).
Il manque, dans la littérature, des données robustes sur la place de la chirurgie et la prise en charge rééducative. Des propositions ont été faites dans les recommandations.
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