Spondyloarthrite ankylosante (SpA)

Tolérance cardiovasculaire des AINS

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Publié le 12/12/2016
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spondyloarthrite ankylosante

spondyloarthrite ankylosante
Crédit photo : Phanie

Les patients atteints de spondyloarthrite ankylosante (SpA) prennent  souvent des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) avec de potentiels effets secondaires notamment cardio- ou cérébro-vasculaires, alors qu’ils ont déjà un risque cardiovasculaire (CV) plus élevé que la population globale. Les données sur la tolérance CV ne permettent pas de distinguer ce qui revient à la maladie de ce qui ressort de la iatrogénie.

Les évènements CV ont été recensés chez les patients de la cohorte ASAS-COMOSA en fonction de la consommation ou non d’AINS. Pour éviter tout biais lié à d’autres facteurs influençant la prescription d’AINS, les groupes ont été appariés en fonction d’un score de propension.

Parmi les 3 984 participants à l’étude, 89,6 % ont été exposés à des AINS, 10 % n’en ont jamais reçu. Principale différence : les personnes n’ayant jamais consommé d’AINS avaient plus souvent une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) [5,3 % vs 9,9 %] ainsi qu'une SpA moins sévère, en particulier un taux moins important de « colonne bambou » (7,6 % vs 2 %).

Des résultats plutôt rassurants

Le nombre de patients ayant eu un évènement CV s’est révélé très faible (2,9 % d’infarctus du myocarde et 1,3 % d’accident vasculaire cérébral), et similaire à celui de la population générale mais il s'agissait de patients jeunes (44 ans en moyenne). Le nombre d’évènements CV était globalement identique que les patients aient reçu ou non des AINS et on ne constatait pas non plus de différences concernant le nombre d’IDM ou d’AVC. La survenue de complications CV était associée à l’âge et au sexe masculin. « Ces résultats sont plutôt rassurants pour la prescription d’AINS, malgré les limites liées à la nature transversale de l’étude et on ne pourra définitivement conclure qu'avec des études prospectives », souligne la Dr Anna Molto.

D’après un entretien avec la Dr Anna Molto, hôpital Cochin, Paris

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin: 9542