Parmi les 36 667 maires de France, 387 sont médecins (dont 11 chirurgiens), selon les chiffres du ministère de l’Intérieur arrêtés au 1er janvier 2014 dont « le Quotidien » a eu connaissance. Les médecins sont donc à la tête de 1,06 % des mairies au minimum - sans compter les praticiens (au nombre indéterminé) qui sont répertoriés parmi les retraités libéraux ou les professeurs de faculté.
Composé en très grande majorité d’hommes (360 contre 27 femmes), cet effectif est loin d’être négligeable. Les mairies comptent également à leur tête 130 pharmaciens, 39 dentistes, et 366 salariés du secteur médical. La clôture du délai de dépôt des candidatures pour les municipales 2014 est fixée au 6 mars. Mais cette année encore, des dizaines de médecins seront engagés dans la bataille des municipales.
Accoyer pour un cinquième mandat, Leonetti pour un quatrième...
Dans les rangs de la droite, des médecins députés-maires partent à nouveau largement favoris.
Ex-président de l’Assemblée nationale, député de Haute-Savoie, le Dr Bernard Accoyer, ORL, brigue un cinquième mandat dans son fief d’Annecy-le-Vieux. En 2008, il avait remporté l’élection haut la main, dès le premier tour. Parcours et horizon similaires pour le cardiologue Jean Leonetti. Député des Alpes-Maritimes depuis 1997 et vice-président de l’UMP depuis 2013, il se présente à la mairie d’Antibes pour la quatrième fois, après avoir décroché 60 % des suffrages dès le premier tour en 2008.
À Montargis, le député UMP du Loiret et cardiologue, Jean-Pierre Door, expert des questions de santé à l’Assemblée nationale, fait campagne pour un troisième mandat en toute confiance, face à une gauche divisée.
L’anesthésiste-réanimateur Marc Laffineur, député de Maine-et-Loire et ancien ministre, brigue pour sa part un sixième mandat à Avrillé tandis que le Dr Pierre Morange, député des Yvelines, se représente pour la quatrième fois Chambourcy. Le Dr Sauveur Gandolfi-Scheit, élu de Haute-Corse, prétend lui à un septième sacre à Biguglia... Conseiller régional, le Dr Claude Malhuret, ancien président de Médecins sans Frontières, tentera de conserver son siège à Vichy (Allier).
À la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), le Pr Philippe Juvin (UMP) rempile également, tandis qu’à Mougins (Alpes-Maritimes), le Dr Richard Galy (UMP), 59 ans, tentera la passe de trois... À Béziers, le cardiologue Élie Aboud (UMP) croise le fer avec l’ex président de Reporters sans frontières, Robert Ménard, soutenu par le FN. En Lozère, Jacques Blanc devrait lui viser un septième titre à La Canourgue.
Transformer l’essai
La gauche compte aussi quelques « vétérans », comme le maire DVG d’Ajaccio Simon Renucci, qui occupe ce poste depuis 2001. À 68 ans, le pédiatre livre sous la bannière de Corse sociale-démocrate une campagne difficile contre Laurent Marcangeli, le jeune conseiller général qui lui a ravi le siège de député en 2012.
Le parcours ne sera pas non plus sans épines pour le socialiste Pascal Buchet, néphrologue à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et maire sortant de Fontenay-aux-Roses. Il vient de subir la défection de 15 militants de son groupe local, en signe de protestation contre son investiture par le PS, alors qu’il a été condamné en 2012 pour harcèlement moral. Il a toujours clamé son innocence et dénoncé une cabale.
Des rivalités internes entre anciens collaborateurs viennent aussi ternir la campagne du chevènementiste Christian Hutin, maire de Saint-Pol-sur-Mer (Nord) depuis 1995 et député défenseur des victimes de l’amiante.
De nombreux médecins étiquetés à gauche étaient devenus maires en 2008, dans le sillage de la vague rose, et veulent transformer l’essai. Le député de Corrèze Philippe Nauche, anesthésiste-réanimateur, tentera par exemple de conserver son fauteuil à Brive-La-Gaillarde, ancrée à droite depuis 1996.
À Lyon, le président de l'Institut Curie, Thierry Philip, est de nouveau candidat à la mairie du 3e arrondissement de Lyon où il avait battu Dominique Perben en 2008. Toujours à Lyon, Elvire Servien, chirurgienne orthopédiste de renom, sera la tête de liste du PS dans le 6e arrondissement ancré à droite.
Le socialiste Jacques Salvator, médecin généraliste de formation, qui avait fait basculer Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) du rouge au rose en 2008, a décidé de poursuivre sa campagne malgré le cancer qu’il a récemment révélé et la chimiothérapie qu’il devra suivre pendant 4 mois.
Au Modem enfin, le Dr Geneviève Darrieussecq, médecin allergologue libéral qui avait battu le Dr Philippe Labeyrie à la mairie de Mont-de-Marsan (Landes) après 4 mandats consécutifs, s’efforcera de doubler la mise.
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