L’impact de l’état nutritionnel sur le pronostic d’une maladie grave comportant une agression métabolique caractérisée par une augmentation des dépenses énergétiques, une protéolyse et un « orage » de cytokines pro-inflammatoires a été démontré dans un grand nombre de situations chez les sujets jeunes, qu’il s’agisse de traumatisme grave, de sepsis ou de bien d’autres affections.
La dialyse chronique en est un bel exemple. La dialyse chronique qui intervient dans le cadre d’une insuffisance rénale terminale et qui, idéalement, permet d’attendre une transplantation comporte une déperdition de nutriments (20 à 50 grammes de glucose et 5 à 8 g d’acides aminés avec une déperdition compensatoire de 25 g de protéine) menaçant l’état nutritionnel.
Au moins six études randomisées menées chez des sujets dialysés dénutris ont confirmé l’intérêt des compléments nutritionnels oraux sur l’état nutritionnel et sur le score de Karnofsky qui évalue la capacité à mener une vie normale et apprécie le progrès d’une maladie.
La mucoviscidose, principale cause d’insuffisance respiratoire associée à une insuffisance pancréatique illustre également le propos. Son pronostic vital tient principalement à la fréquence des infections pulmonaires qui favorisent la destruction du parenchyme pulmonaire et… à l’état nutritionnel. La malabsorption, l’augmentation de la dépense énergétique, l’anorexie induisent une dénutrition chronique qui réduit les défenses immunitaires et la capacité respiratoire. L’assistance nutritionnelle appropriée au déficit a des effets positifs démontrés sur les paramètres spirométriques, la fréquence des infections et le pronostic.
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