Si le lien entre sommeil et nutrition est connu depuis longtemps, une étude menée par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) vient de le confirmer en analysant les comportements des quelque 50 000 nutrinautes de l’étude NutriNet-Santé. Elle confirme qu’il y aurait plus d’obèses chez les
petits dormeurs. Environ 10 % des femmes insomniaques sont obèses alors que seules 7,5 % des femmes non insomniaques souffrent d’obésité. Ce risque serait augmenté de 34 % pour les femmes et de 50 % pour les hommes qui dorment peu (6 heures).
La leptine et la ghréline impliquées
Les mécanismes en cause dans cette interaction entre sommeil et nutrition sont complexes. Et relèvent autant de facteurs hormonaux que comportementaux. La leptine et la ghréline, deux hormones impliquées dans la régulation de la balance énergétique, sont impliquées. La ghréline, secrétée le jour, est orexigène tandis que la leptine, hormone de satiété secrétée durant le sommeil inhibe l’appétit. L’hormone de croissance, régulatrice de la masse grasse, serait aussi en cause. Sa sécrétion augmenterait pendant le sommeil, notamment au cours des premières heures. La sécrétion de cortisol augmente dans la deuxième partie de la nuit pour atteindre un pic maximal le matin. Toute privation de sommeil perturbe ce rythme dans le sens d’une augmentation trop précoce dans la journée avec un impact sur la faim et de l’insulinorésistance.
Sous l’effet d’une réduction du temps de sommeil, le comportement alimentaire se modifie aussi. On dispose de plus de temps pour grignoter, le grignotage occasionnel nocturne est majoré de 21 % chez les insomniaques, en particulier les hommes. On absorbe plus de glucides et… on bouge moins.
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