Un essai chez des patients intolérants aux statines

Dans cette étude (1), l’intolérance aux statines était définie par l’incapacité à tolérer, pour des raisons musculaires, au moins deux statines différentes, en incluant une au moins à faible dose.

Cet essai thérapeutique contrôlé, multicentrique et international, conduit en double aveugle contre placebo comprenait trois groupes : 126 patients recevant de l’alirocumab à une dose comprise entre 75 et 150 mg en injection sous-cutanée tous les 15 jours, 125 recevant de l’ézétimibe à 10 mg par jour par voie orale et 63 recevant de l’atorvastatine à 20 mg par jour par voie orale. À l’inclusion, le LDL était en moyenne à 1,92 g/l.

Au terme prévu de 24 semaines de suivi moyen, et par rapport à l’état de base, le LDL a diminué en moyenne de 45 % sous alirocumab et de 14,6 % sous ézétimibe. Les taux d’effets indésirables attribués aux traitements ont été de 11,1 % sous atorvastatine, de 8,1 % sous ézétimibe et de 9,5 % sous alirocumab.

La particularité de cette étude a été de proposer de nouveau, mais en aveugle, une statine à un des patients réputés intolérants aux statines. Les effets indésirables musculaires ont été évalués dans les trois groupes et, les taux de myalgies ont été de 27,0 % sous atorvastatine, de 23,4 % sous ézétimibe et de 24,6 % sous alirocumab, ceux des troubles musculosquelettiques ont été respectivement de 46,0 % (HR par rapport à l’alirocumab : 1,63 ; IC 95 % : 1,01-2,62), de 41,1 % (HR par rapport à l’alirocumab : 1,41 ; IC 95 % : 0,94-2,13) et de 32,5 %.

Cet essai confirme donc l’effet ample de diminution du LDL sous alirocumab, y compris en monothérapie hypolipémiante, et rappelle la difficulté qu’il y a en clinique, à affirmer qu’un patient a une intolérance musculaire aux statines…

(1) Moriarty PM Late Breaking Clinical Trials 02