« J'ai commencé la régulation le 15 mars, après avoir postulé sur un groupe privé de promo sur Facebook. Environ 300 étudiants se sont montrés intéressés. Nous avons été formés progressivement par groupe de 10. La formation dure 4 heures et se déroule en binôme avec un étudiant déjà formé. Dès le lendemain, j'ai participé à la régulation au sein de la cellule de crise déployée dans le cadre du Covid-19. J'ai réalisé cinq créneaux de 5/6 heures où j'ai répondu aux questions de patients. En cas de signe de gravité ou de facteurs de risque, je transfère l'appel aux médecins. Au début de l'épidémie, nous avons eu plusieurs moments de rush car les gens contactaient systématiquement la régulation pour poser des questions. Je n'ai personnellement ressenti aucune inquiétude, car nous sommes bien informés.
J'ai aussi candidaté mi-mars, dès que la faculté a fermé, pour faire des gardes d'enfants des personnels hospitaliers via le groupe Facebook. Ceux qui ont le BAFA [Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur] ont été privilégiés. Je travaille à l'institut de formation en soins infirmiers, annexé au CHRU de Lille, en binôme avec un étudiant infirmier. Nous gardons au maximum 10 enfants de 3 à 9 ans depuis le début. Les plages sont de 7H à 14H ou de 12H à 19H. Au début c'était un peu dur, mais ça se passe bien. On essaye de respecter au mieux les mesures barrières mais respecter la distance d'un mètre avec des enfants c'est difficile, on se lave les mains toutes les heures. On fait en sorte de ne pas croiser d'autres groupes d'enfants quand on se déplace. Le matin, on s'occupe des devoirs et l'après-midi est consacré à des jeux. Je n'ai pas particulièrement peur d'être contaminée, en revanche, je ne souhaite pas contaminer mes proches. »
Diane Pauvert, 22 ans, étudiante en 3e année à la faculté de Lille
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