« Au départ, je pense qu'on n'a pas compris l'ampleur de la crise. Certes, j’ai déjà vécu d’autres épidémies comme H1N1 ou le SRAS mais pour le Covid-19, on a été pris de vitesse par la contagiosité phénoménale du virus. Au niveau du laboratoire d’analyses de biologie médicale, j’ai immédiatement équipé l’espace d’accueil de barrières mobiles en plexiglas et multiplié les points d’accès aux produits hydroalcooliques. J’ai réduit les horaires d’ouverture du laboratoire, donné des congés à des salariés stressés. Au début, nous avions très peu de matériels de protection, comme les masques. Grâce au système D local, j’ai pu avoir des masques chirurgicaux puis des FFP2.
Depuis le confinement général, le laboratoire tourne au ralenti avec un tiers du personnel. L’activité est en baisse de 50 % mais c'est normal car la prescription n’est pas à son niveau habituel. La fréquentation des cabinets médicaux est fortement réduite et il y a moins de bobologie. Dans cette bataille contre le virus, nous sommes prêts. Nous attendons le feu vert de l’ARS pour ouvrir un drive afin de proposer des dépistages en PCR aux soignants et aux patients suspects ayant consulté un médecin dans un centre ambulatoire Covid-19. Les personnes vont attendre dans leur voiture et les prélèvements se font en quelques minutes sur le parking. Les résultats sont envoyés dans les deux jours par la poste ou par un serveur sécurisé.
Je suis conscient du danger et je prends toutes les précautions pour ne pas contaminer ma famille quand je rentre à la maison. Mais je veux garder la tête froide. L’heure n’est pas à la polémique car la crise sanitaire n’est pas finie et on ne peut pas deviner ce qui va se passer. Je préfère garder mon énergie pour protéger mes salariés et mes patients ».
Dr François Carlier, médecin biologiste à Liévin
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