FRENSHOCK, registre français initié par le groupe USIC de la Société française de cardiologie, est le plus grand registre prospectif mondial sur le choc cardiogénique (CC) toutes causes confondues. Il a inclus 772 patients dans 49 centres en se basant sur une définition du CC plus adaptée à la pratique que celle classiquement utilisée, qui nécessite une évaluation hémodynamique.
Une origine en majorité non ischémique
Ce registre souligne la fréquence des comorbidités à l'admission : 22 % d'antécédents de revascularisation, 21 % d'insuffisance rénale, 12 % d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs et 8 % d'antécédents d'accident vasculaire cérébral. Toutefois, un tiers des patients ne présentait aucun facteur de risque cardiovasculaire.
Une origine ischémique était en cause chez environ 40 % des patients, mais dans 60 % des cas le CC était d'origine non ischémique : arythmies (supraventriculaires dans 15 % des cas et ventriculaires dans 14 % des cas), infections (14 %), iatrogènes (7 %) ou encore mauvaise observance (4 %).
Une coronarographie a été réalisée chez un patient sur deux, avec un résultat pathologique huit fois sur dix. La moitié des patients a nécessité une assistance respiratoire, un sur cinq une assistance circulatoire et un sur six une suppléance rénale.
La mortalité à 30 jours a été globalement de 26 %, chiffre qui reste élevé mais inférieur à celui rapporté dans d'autres registres. D'autres données sont attendues, notamment des critères prédictifs de décès à court terme.
Les chocs appropriés de la Lifevest
WEARIT FR, registre multicentrique obervationnel français mené entre janvier 2017 et mars 2018, confirme l'intérêt en vie réelle du port de la Lifevest chez des patients à haut risque de mort subite : infarctus ou revascularisation récents avec dysfonction ventriculaire gauche, explantation de défibrillateur implantable pour cause infectieuse, attente de greffe. Les données portent sur plus de 1 150 patients relevant majoritairement d'indications ischémiques, qui ont porté la Lifevest pendant 62 jours en moyenne, avec un télésuivi quotidien. L'observance a été très bonne et la durée moyenne de port quotidien de 23,4 heures. Au total, 3,1 % des patients ont présenté des troubles du rythme à type de tachycardie ou fibrillation ventriculaires, qui sont survenus dans la moitié des cas au cours du deuxième mois. Chez les patients qui ont reçu un choc approprié, le taux de survie a été de 100 %. Le taux de choc inapproprié a été de 0,7 %.
À l'issue de la période de suivi, la FEVG s'était améliorée chez la moitié des patients, qui n'ont ainsi pas reçu de défibrillateur implantable.
Plus de 90% des patients sous anticoagulants
La cohorte française du registre international prospectif EORP-AFGEN II est riche de 753 patients en fibrillation atriale. Deux-tiers des patients, âgé en moyenne de 68 ans, étaient hospitalisés à l'inclusion. L'analyse des données fait état d'une large utilisation des anticoagulants oraux (91,6 % des patients), y compris chez des sujets avec un score de CHA2DS2-VASc de 0 ou 1, mais de nombreux patients étaient en attente de procédure. Les anticoagulants oraux directs sont plus largement utilisés que les antivitamines K (ratio AVK/AOD de 0,7).
D'après les communications des Drs Clément Delmas, Toulouse; Olivier Piot, St-Denis, et du Pr Eloi Marijon, Paris
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