La fréquence du cancer bronchopulmonaire est en très forte hausse chez les femmes. Selon les données Invs de 2013, il est responsable de 9 000 décès par an chez elles. Ces chiffres talonnent ceux du cancer du sein, responsable, selon les mêmes données, de 11 800 décès. Le tabagisme est essentiellement en cause ; les femmes sont de plus en plus nombreuses à fumer et commencent de plus en plus tôt. On prévoit que la fréquence du cancer pulmonaire sera identique chez les hommes et les femmes en France dans environ 10 à 15 ans. Ce qui est déjà le cas aux États-Unis, où le nombre de décès est identique dans les deux sexes. L’augmentation du tabagisme mis à part, on sait aujourd’hui que les mécanismes de détoxication sont moindres chez les femmes et que l’effet carcinogène du tabac est plus important en raison d’activité enzymatique différente de l’homme. À tabagisme égal, les femmes sont plus touchées que les hommes. Il n’y a pas de grandes différences anatomopathologiques entre les formes observées dans les deux sexes. Cependant, les femmes présentant plus fréquemment des mutations génétiques, peuvent plus souvent bénéficier des thérapies ciblées.
On s’aperçoit aussi que l’imprégnation hormonale est certainement un élément favorisant pour le développement d’un cancer du poumon, comme il l’est pour le sein. Pilule contraceptive, THS, imprégnation hormonale naturelle favorise également la carcinogénèse du poumon. Une étude française de l’Institut français de cancérologie thoracique va comparer l’efficacité d’une thérapie ciblée versus thérapie ciblée-traitement hormonal.
Indépendamment de tous ces facteurs, de l’âge, de l’histologie, des modalités de traitement, on constate que les femmes ont une survie supérieure aux hommes. S’agit-il d’un phénomène de comorbidités ? D’une sensibilité plus grande à la chimiothérapie ? La question reste posée.
Entretien avec le Dr Élisabeth Biron, pneumologue cancérologue, Lyon.
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