L’asthme sévère

Au centre de toutes les attentions

Publié le 30/01/2014
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Durant ce congrès sera abordée la définition de l’asthme sévère. « On devrait notamment parler du mouvement engagé pour permettre une meilleure définition des asthmes sévères, qui représentent environ 5 % de l’ensemble des asthmes. Aujourd’hui, il y a une volonté de bien distinguer les asthmes qui sont vraiment sévères en raison du profil de la pathologie, de ceux difficiles à prendre en charge, pour des raisons d’observance, de comorbidités ou d’effets secondaires des traitements », indique le Pr Alain Didier, chef du pôle des voies respiratoires du CHU de Toulouse.

Pour traiter ces asthmes sévères, l’espoir repose d’abord sur le développement des thérapies ciblées. « Après l’arrivée des anti-IgE il y a une dizaine d’années, on voit se profiler aujourd’hui de nouvelles thérapies, notamment des anti-IL-4 et anti-IL-5. Elles ne devraient pas être disponibles en 2014 mais plusieurs essais prometteurs sont actuellement en cours », indique le Pr Didier.

Le système de thermoplastie bronchique, actuellement expérimenté à Marseille (hôpital Nord) et à Paris (Bichat), ouvre également des perspectives nouvelles pour le traitement des asthmes sévères. « C’est une technique innovante, qui consiste à « chauffer » les bronches par radiofréquence. Les résultats à long-terme apparaissent assez intéressants car après deux ou trois séances, on constate un changement dans le profil des asthmes sévères qui a tendance à se maintenir dans le temps. Mais il faut déterminer les phénotypes d’asthme qui tireront le plus de bénéfices de cette technique », indique le Pr Didier.

Un autre sujet d’importance concerne les liens entre obésité et asthmes sévères. « On voit aujourd’hui de plus en plus de papiers sur les liens entre l’obésité et la survenue d’asthmes de plus en plus difficiles à contrôler », note le Pr Didier en ajoutant que ces thèmes seront largement développés au congrès 2015, dont l’asthme sera le fil rouge.

Entretien avec le Pr Alain Didier, chef du pôle des voies respiratoires du CHU de Toulouse.

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du Médecin: 9297