« Ce qui nous rassemble, c’est bien sûr le fait que nous soyons tous des professionnels de santé engagés aux côtés de femmes atteintes de cancer du sein. Mais ce qui nous fait avancer, c’est d’avoir envie de travailler ensemble », explique la Dr Cécile Zinzindohoue, chirurgienne à la clinique Clémentville de Montpellier, unique centre privé de traitement du cancer de la ville. Avec d’autres professionnels de santé, elle a créé Montpellier Institut du Sein (MIS), une association qui a un objectif simple mais ambitieux : organiser, coordonner et faciliter le parcours de soins des femmes confrontées à un cancer du sein.
« Beaucoup de patientes disent que se soigner s’apparente souvent à un véritable parcours du combattant. Et qu’il leur est souvent très difficile d’identifier le bon professionnel capable de répondre à un besoin spécifique, explique la Dr Zinzindohoue. Certains professionnels ont certes l’habitude de travailler ensemble. C’est le cas par exemple des oncologues, des radiothérapeutes, des radiologues, des chirurgiens ou des anatomopathologistes – qui ont l’habitude de coordonner leur action au sein des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). Mais aujourd’hui, nous avons l’obligation de construire des parcours de soins qui prennent aussi en compte la qualité de vie ainsi que l’impact social, psychologique ou professionnel de la maladie. Il faut pouvoir rendre accessibles un grand nombre de compétences qui ne sont pas toutes forcément réunies au sein d’un seul et même établissement de santé ».
Aujourd’hui, le MIS regroupe plus de 50 professionnels de santé libéraux impliqués dans la prise en charge des femmes confrontées à un cancer du sein ou à risque de cancer du sein, répartis dans le Grand Montpellier. L’association comprend donc des compétences reposant à la fois sur les soins classiques : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, radiologie, soins infirmiers, kinésithérapie… et sur des soins de support : psychothérapie, assistance sociale, nutrition, algologie, acupuncture, homéopathie, réadaptation à l’effort, addictologie, sexologie…
Des assistants de parcours
Chaque année, le MIS accompagne 600 patientes tout au long de leurs parcours de soins. L’association compte deux assistantes de parcours salariées qui sont en contact étroit avec ces patientes. « Leur rôle est d’être présentes tout au long du parcours de soins. Elles vont aider les femmes à s’orienter, à se tourner vers tel ou tel professionnel en fonction de leurs besoins. En moyenne, elles appellent les femmes une dizaine de fois durant leur prise en charge pour prendre de leurs nouvelles, par exemple après la chirurgie ou après chaque cure de chimiothérapie. Elles coordonnent les rendez-vous ou s’arrangent pour qu’elles soient reçues rapidement lorsqu’elles ont besoin de voir un professionnel en urgence », explique la Dr Zinzindohoue.
Le MIS propose de multiples services gratuits pour les patientes : un lieu d’accueil et d’accompagnement notamment social, situé à la clinique Clémentville, des séances d’activités physiques encadrées par un cardiologue, un programme d’éducation thérapeutique. « Nous procurons aussi un agenda individuel parcours de soin, accessible sur notre site et prochainement, nous mettrons en place une plate-forme d’échanges web », explique la Dr Zinzindohoue.
Pour assurer une bonne coordination entre l’hôpital et la ville, une infirmière de liaison, basée à la clinique Clémentville, est en lien avec des collègues libérales formées au cancer du sein. « Ces infirmières travaillent ensemble notamment pour faciliter le retour à domicile des patientes, souligne la Dr Zinzindohoue. Aujourd’hui, les professionnels de santé libéraux du cancer ont besoin d’amener un peu de transversalité et de coordination dans leurs actions. Et pour y parvenir, il ne suffit pas de travailler sur un même site. Il faut avoir une démarche volontariste et même militante pour agir ensemble ».
Entretien avec la Dr Cécile Zinzindohoue, chirurgienne à la clinique Clémentville de Montpellier, présidente et fondatrice de Montpellier Institut du Sein.
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