Quelles passerelles est-il possible d’établir entre la prise en charge du cancer et celle des maladies chroniques ? Cette question sera largement abordée lors de ces RCFr. « Nous sommes face à deux approches : l’une très centrée sur une pathologie, le cancer en l’occurrence, et l’autre davantage sur les coopérations professionnelles et les polypathologies. Il est évident qu’aujourd’hui, ces deux approches peuvent s’enrichir mutuellement », souligne le Pr Jean-Luc Harousseau, président du Collège de la Haute autorité de santé (HAS).
Celui-ci estime que les pathologies chroniques peuvent tirer de précieux enseignements du modèle d’organisation des soins mis en place dans le cadre des Plans cancers successifs. « Je pense en particulier à la consultation d’annonce, aux réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) ou du programme personnalisé de soins (PPS). Ces différents éléments ont été intégrés dans notre réflexion sur le parcours de soins des maladies chroniques », indique-t-il.
Mais pour le président du collège de la HAS, les professionnels du cancer peuvent aussi s’inspirer de ce qui a été construit ces dernières années dans le domaine des maladies chroniques. « Pendant longtemps, la prise en charge du cancer a été placée sous la responsabilité des oncologues et des spécialistes d’organes. Les autres professionnels, en dehors des établissements de santé, étaient peu impliqués. Aujourd’hui, une évolution est indispensable, car la prise en charge du cancer va devenir de plus en plus ambulatoire et s’étaler sur une période plus longue. Et l’enjeu sera d’arriver à faire travailler ensemble les spécialistes du cancer avec des généralistes, des spécialistes de ville, des infirmiers, des pharmaciens », indique le Pr Harousseau, en ajoutant que le monde du cancer pourrait par exemple s’inspirer du parcours de soins pour les personnes âgées en perte d’autonomie (PAERPA) : « surtout que, compte tenu du vieillissement de la population, le cancer va toucher de plus en plus des patients âgés et polypathologiques ».
Selon le Pr Harousseau, des enseignements peuvent aussi être tirés de ce qui a été mis en place dans le domaine de l’insuffisance coronaire. « La HAS a conçu avec les professionnels un outil qui vise à aider les généralistes et les cardiologues à définir la meilleure stratégie de prise en charge en fonction du degré de certitude dans le diagnostic. Nous avons aussi mis en place, pour les AVC, un indicateur de l’utilisation de l’IRM. Il s’agit d’un outil permettant d’optimiser la qualité et la sécurité des soins. Et on pourrait imaginer la mise en place d’un outil validant l’utilisation de l’IRM dans les différentes étapes du parcours de soins d’un malade du cancer », estime le Pr Harousseau.
Entretien avec le Pr Jean-Luc Harousseau, président du Collège de la Haute autorité de santé (HAS).
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